WASHINGTON (DC), dimanche 22 septembre 2024 – Lors d’une conférence de presse tenue à Washington, les membres du caucus de la Chambre des représentants sur Haïti, dirigés par les congressistes Ayanna Pressley, Yvette D. Clarke, Sheila Cherfilus-McCormick et Maxwell Frost, se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité avec les immigrants haïtiens, notamment ceux de Springfield, Ohio, victimes de mensonges racistes et de campagnes de désinformation. Ces législateurs ont fermement condamné les attaques visant la communauté haïtienne et ont annoncé l’introduction d’une résolution à la Chambre des représentants pour dénoncer le racisme et la xénophobie dont ces communautés font l’objet.
Ayanna Pressley, représentante du 7e district du Massachusetts, a qualifié les allégations véhiculées par l’ancien président Donald Trump et le sénateur James David Vance de “propagande raciste”, soulignant que ces mensonges, bien qu’infirmés par les autorités locales, continuent d’être utilisés par ceux qui cherchent à semer la division. Elle a évoqué la peur qui règne parmi les familles haïtiennes face aux menaces de violence, rappelant que les attaques contre les immigrants haïtiens s’inscrivent dans un schéma historique de violence envers les communautés immigrées en Amérique.
Les propos de Pressley ont été appuyés par ses collègues. Yvette Clarke a dénoncé l’exploitation politique des souffrances des Haïtiens par des figures puissantes, visant à alimenter une rhétorique anti-immigrants. Clarke a souligné que les Haïtiens contribuent activement à l’économie et à la société américaines, notamment en venant en aide aux entreprises de Springfield, et que les efforts pour diviser les communautés doivent échouer. Sheila Cherfilus-McCormick a ajouté que les immigrants haïtiens, en quête du rêve américain, méritent protection et soutien.
Le représentant Maxwell Frost a également condamné les attaques contre les Haïtiens, soulignant que ces récits mensongers ne servent qu’à diviser le pays pour des gains politiques. Tous ont appelé à l’unité nationale pour rejeter la haine et à la protection des droits des immigrants haïtiens.
La résolution vise non seulement à dénoncer la désinformation et les préjugés, mais aussi à célébrer les innombrables contributions des Haïtiens à la société américaine. Les initiateurs de la résolution, notamment les membres du Caucus, ont pointé du doigt les fausses informations et la rhétorique haineuse propagées par des leaders tels que Donald Trump et le sénateur J.D. Vance, qui ont accusé les immigrants haïtiens de représenter une menace pour la sécurité nationale et pour la société américaine. Ces propos, jugés diffamatoires et racistes, ont créé un climat de peur et de violence à l’encontre des Haïtiens, en particulier dans des villes comme Springfield, Ohio, où des familles haïtiennes vivent dans la crainte constante d’être victimes de harcèlement ou de menaces physiques.
Ayanna Pressley a pris la parole pour exprimer sa solidarité avec la communauté haïtienne, déclarant : « Nous condamnons vigoureusement les mensonges racistes perpétrés contre la communauté haïtienne. Ces mensonges ne sont pas seulement offensants, ils sont dangereux. » Elle a souligné l’importance de cette résolution, affirmant qu’elle devait être adoptée sans délai afin de protéger les Haïtiens et de rétablir la vérité.
Les termes de la résolution sont clairs : elle condamne toute forme de racisme et de xénophobie dirigée contre les Haïtiens, tout en célébrant les contributions significatives des Haïtiens et des Haïtiano-Américains aux États-Unis. Elle met également en lumière l’effet destructeur des campagnes de désinformation et appelle à une reconnaissance collective de l’importance de l’immigration haïtienne dans la construction et le développement du pays.
Lors de la conférence de presse, Sheila Cherfilus-McCormick, élue de la Floride et co-présidente du Caucus Haïti, a rappelé que les immigrants haïtiens, tout comme ceux d’autres origines, ont contribué à revitaliser des villes comme Springfield, en comblant des lacunes économiques importantes, notamment en occupant des emplois vacants dans des secteurs en difficulté. Elle a insisté sur le fait que « la politique ne devrait jamais diviser nos communautés » et qu’il est de la responsabilité des autorités de protéger les citoyens contre les discours de haine.
Les attaques contre la communauté haïtienne ne se limitent pas à Springfield, comme l’ont rappelé les intervenants. Yvette Clarke, représentante du 9e district de New York, qui abrite une large communauté haïtienne, a dénoncé ce qu’elle considère comme une instrumentalisation du sort des Haïtiens pour des gains politiques. « Il est absolument méprisable que certains des leaders les plus puissants du pays exploitent la souffrance des Haïtiens pour alimenter une rhétorique anti-immigrants », a-t-elle déclaré. Clarke a également appelé à une condamnation non seulement politique mais aussi morale et humanitaire de ces actes.
Maxwell Frost, le plus jeune élu de la Chambre des représentants et membre du Caucus Haïti, a rappelé que « ces attaques racistes et sans fondement contre les Haïtiens ne doivent pas rester impunies ». Selon lui, les mensonges propagés à des fins électorales nuisent à la cohésion nationale et accentuent les divisions. Il a exhorté tous les membres du Congrès, quel que soit leur parti, à soutenir cette résolution afin de protéger les droits des immigrants et de promouvoir une société plus juste.
Les figures locales ont également exprimé leur soutien à cette initiative. Ruthzee Louijeune, présidente du conseil municipal de Boston et elle-même d’origine haïtienne, a souligné l’importance de se tenir aux côtés des communautés haïtiennes de Springfield et d’ailleurs. Elle a dénoncé les mensonges qui cherchent à diviser les communautés et a encouragé la poursuite de l’engagement politique pour combattre ces campagnes de haine.
Parallèlement à cette résolution, les membres du Caucus Haïti continuent de défendre les droits des Haïtiens au niveau législatif. Ayanna Pressley a rappelé qu’elle avait déjà exprimé son soutien à l’administration Biden-Harris pour l’extension du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour les Haïtiens, une mesure qui permet à de nombreux Haïtiens de rester aux États-Unis dans un cadre légal, en raison de la crise humanitaire en cours en Haïti. La représentante Pressley a également fait pression pour que l’administration Biden accélère le traitement des visas pour les familles haïtiennes ayant des proches citoyens ou résidents permanents aux États-Unis.
Enfin, la résolution proposée appelle les Américains à faire preuve de solidarité et à rejeter toute forme de discrimination raciale, rappelant que les États-Unis ont toujours bénéficié de l’apport des immigrants. L’objectif ultime est de restaurer une société où chaque individu, quelle que soit son origine, est reconnu pour ses contributions et traité avec dignité et respect.