OUANAMINTHE, mercredi 23 novembre 2022– Dans une déclaration, les des organisations du Nord-Est disent ‘‘prendre acte de déportation illégale, d’expulsion collective et de violences physiques des autorités dominicaines perpétrées sur les migrants Haïtiens, inspirées par la haine et la discrimination raciale qui rappellent le massacre des Haïtiens de 1937.’’
Selon ces organisations, des milliers d’Haïtiens sont expulsés de la République Dominicaine dans des conditions inhumaines.
‘‘Leurs droits ne sont pas respectés. Les femmes Haïtiennes sont violées, leurs biens volés. Les migrants sont arrêtés chez eux, le soir, nus, dans des hôpitaux, battus, maltraités, mutilés, emprisonnés sans nourriture, tués et transportés dans des véhicules cachots comme des bêtes de somme’’, déplorent-elles.
- Les Haïtiens réguliers sont victimes des mêmes sorts : pas de vérification de documents. Certains sont obligés de payer leur libération. Le cumul de l’argent est le but des soldats et agents de l’Immigration dominicaine.
Elles soulignent qu’avant les rapatriements, des migrants haïtiens passent plusieurs jours en détention sans aucune possibilité de communiquer avec leurs proches ou les représentations consulaires de leur pays.
Elles déclarent que ‘‘les autorités dominicaines n’ont aucun respect pour la Convention Américaine des Droits de l’Homme qui prescrit en son article 22, alinéa 9 : « L’expulsion collective d’étrangers est interdite ». Un pays qui ne respecte pas ses mots ne peut pas respecter les migrants.’’
Les organisations rappellent qu’en décembre 1999, une entente en 8 points dénommée : Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement ont fixé les conditions de rapatriement d’Haïtiens.
Le document prévoyait qu’il ne devrait y avoir de rapatriement le soir entre 8 Am et 6 h pm, ni le dimanche ; de séparation des enfants avec leur famille.
Par contre, le protocole reconnait les droits des migrants pour récupérer leurs salaires ou leurs biens avant le rapatriement, la remise à chaque migrant déporté d’un document de rapatriement.
Le texte fait aussi obligation aux dominicains de publier préalable des listes de personnes se trouvant dans le processus de rapatriement aux autorités diplomatiques ou consulaires haïtiennes accréditées en territoire dominicain pour être assisté.
Les organisations signataires sont dit indignées, ‘‘des commerces illicites de visa dominicain vendu à cinq cents dollars (500) américains au profit du Gouvernement Dominicain par les cinq (5) Consulats Dominicains en Haïti à des personnes fictives.’’
Selon les organisations, ‘‘de plus, les soldats dominicains, coorganisent des voyages irréguliers chaque soir. Les plus hautes autorités dominicaines sont au courant. Ils partagent le butin. Ce rapatriement massif ne fera que fructifier les voyages irréguliers que les dominicains vont ensuite organiser pour soutirer de l’argent des familles haïtiennes précaires en quête d’un lendemain meilleur’’, soulignent-elles.
Elles dénoncent les 3000 dominicains qui rentrent chaque jour sur le territoire haïtien comme travailleurs à la CODEVI. Les responsables dominicains sont témoins de ces actes illégaux. Mais ils sont en complicité avec des autorités haïtiennes’’, déclarent-elles.
Elles déclarent reconnaitre le droit des autorités dominicaines d’expulser les migrants irréguliers sans base de discrimination. ‘‘Cependant, précisent-elles, tout rapatriement doit avoir lieu dans le respect des normes et accords signés. La situation irrégulière d’un migrant ne lui enlève pas son humanité. Sans document, le migrant reste une personne titulaire de droits naturels et inaliénables’’, ajoutent-elles.
Les organisations dénoncent des membres du Gouvernement Haïtien qui sont payés, selon elles, par les dominicains. ‘‘Certains responsables de la Douane et de l’Immigration haïtiens travaillent dans l’intérêt des Dominicains. Ils sont payés, habitent et investissent en République Dominicaine, reçoivent des avantages indus au détriment des Haïtiens. C’est pourquoi, ces autorités ferment les yeux sur le drame des Haïtiens et migrants en République Dominicaine’’, dénoncent-elles.
Une liste des exactions et des personnes complices sera rendue publique.
Se déclarant révoltées, les organisations exigent la cessation provisoire de toute relation commerciale et touristique avec la République Dominicaine ; la déportation légale de tous les Dominicains qui travaillent à la CODEVI ; l’arrestation de tous les soldats dominicains qui perçoivent cent pesos sur la frontière ;
- Arrestation de tous les Consuls dominicains en Haïti qui vendent le visa dominicain. Les Consulats sont fermés pourtant les visas sont obtenus à 500 dollars US.
Elles réclament l’ouverture du marché haïtien sur la frontière. Qu’Haïti trouve de nouveaux partenaires économiques. ‘‘Que l’État Haïtien signe avec d’autres compagnies étrangères pour gérer la zone franche sur la frontière. Que les crimes financiers et environnementaux de la CODEVI soient poursuivis par la justice haïtienne’’, déclarent les organisations.
Elles exigent également le respect des normes de rapatriement. La République dominicaine est un pays souverain. Au nom de ses droits de peuple, il peut expulser les migrants irréguliers. Mais au nom du droit des autres peuples, la République Dominicaine doit respecter les accords signés, ainsi que les textes internationaux.
Elles souhaitent que les pays solidaires avec Haïti cessent toute relation commerciale et touristique avec la République Dominicaine et que chaque haïtien s’engage à sauver Haïti, à investir dans son pays. Que l’argent des Haïtiens profitent aux Haïtiens et les corrompus soient poursuivis, ajoutant que plainte sera portée par devant les instances internationales. Restons mobilisés pour le respect des droits des migrants Haïtiens.