Port-au-Prince, 24 juillet 2020- Des partis politiques de l’opposition et des organisations qui ont toujours exprimé leur refus de participer à des élections organisées par l’administration du président Jovenel Moïse, se réjouissent de la démission collective des conseillers électoraux.
Pour le secteur Démocratique et Populaire la démission en bloc des Membres du CEP et l’impossibilité d’avoir des élections avec Jovenel Moïse au Pouvoir ouvrent la voie aux discussions pour la préparation de la transition.
‘’ Le respect de l’article 134-2 de la Constitution qui précise sans confusion que le mandat constitutionnel de Jovenel Moïse prend fin indiscutablement le 7 Février 2021 représente la Base de toute discussion patriotique, a confié à RHINEWS, André Michel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire.’’ Selon M. Michel, la transition s’impose.
Le dirigeant du GREH (Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti), Himmler Rébu se félicite de ce que les conseillers électoraux démissionnent en fin de leur poste. M. Rebu qui s’exprime sur ton ironique, estime que le président qui vit actuellement un moment de délire, a désormais la voie libre pour constituer un nouveau CEP avec sa famille et ses copains pour organiser des élections taillées sur mesure.
Etant habité par la peur, déclare Himmler Rebu, Jovenel Moïse qui a des pulsions évidentes pour la violence, se croit obligé de se perpétuer au pouvoir pour éviter de répondre de ses actes devant un tribunal. Il croit qu’on doit faire attention au président Jovenel Moïse qui peut se révéler très dangereux dans le contexte actuel.
L’ancien député d’Aquin, Jean Robert Bossé, qualifie de bonne décision la démission des membres du CEP. Opposant farouche au pouvoir en place, M. Bossé estime que la démission en bloc des conseillers électoraux permettra à ces derniers de sauver la face vis-à-vis du peuple haïtien.
Selon l’ancien parlementaire, l’avenir de Jovenel est incertain notamment en raison de sa mauvaise gouvernance marquée par la corruption et les massacres perpétrés sous son administration, dans les quartiers défavorisés.
‘’Dans le cadre de la prochaine transition, il devra répondre de ses actes, avertit Jean Robert Bossé qui faisait partie d’un groupe députés de l’opposition ayant introduit une motion de destitution de Jovenel Moïse.’’
Le défenseur des droits humains, Pierre Esperance estime que les conseillers électoraux n’avaient pas d’autres choix que de se retirer. ‘’Ils n’ont rien fait depuis plus de trois ans. ‘’Rien n’indique qu’il y aura des élections à la fin de cette année ni l’année prochaine, selon Pierre Esperance.’’
Esperance estime que les conditions ne sont pas réunies pour avoir des élections actuellement dans le pays. Il affirme qu’Haïti fait face à un banditisme d’Etat qui n’est pas propice à la tenue d’élection.
Selon M. Espérance, le pays est gangstérisé et c’est l’œuvre du régime en place pour voler les élections par la violence. ‘’La création du G-9 en famille et alliés obéit à cette logique du pouvoir qui entretenu la violence dans le quartier populaires, dit-il.’’
Il affirme que le G-9 participe d’une stratégie visant gagner les élections à partir du département de l’Ouest qui représente 40% de l’électorat haïtien.
De de nombreuses organisations politiques et de la société civile qui se sont regroupées en plateforme, ont déjà clairement exprimé leur refus de participer à des élections organisées par l’administration de Jovenel Moïse qu’elles soupçonnent déjà de vouloir manipuler le processus électoral à travers l’utilisation de la carte ‘’Dermalog.’’
C’est le cas de Fanmi Lavalas, du Secteur Démocratique et Populaire, de l’OPL, du MOPOD pour ne citer que ces partis-là qui réclament le départ immédiat du chef de l’Etat et la mise en place d’une transition en vue de la refondation de l’Etat d’Haïti, l’organisation des procès de Petro caribe et des massacres perpétrés ces derniers temps notamment dans la région métropolitaine, la réalisation d’une conférence nationale et l’adoption d’une nouvelle constitution.