Port-au-Prince, 6 septembre 2020- Des organisations féministes se déclarent profondément préoccupées par l’aggravation de la crise nationale marquée notamment par l’escalade de la violence entretenue par des gangs armés dans les quartiers défavorisés.
‘’Les exactions et les victimes de la violence aveugle où même des nourrissons ne sont pas épargnés se multiplient dans le pays, signalent les organisations féministes dans un communiqué de presse dont RHINEWS a obtenu copie.’’
Soulignant que le droit à la vie et à la sécurité est bafoué alors que les bandits armés continuent de commettre des crimes impunément, les féministes évoquent l’attaque meurtrière menée le 31 août dernier par le G-9 en famille et alliés faisant des victimes et des dégâts matériels au niveau de la population du Bel-Air, livrée sans secours ni protection.
Elles dénoncent également l’impunité et la tolérance dont jouissent les auteurs des exactions commises sur la population.
En raison de cette situation de délinquance armée, déclarent les féministes, la violence faite aux femmes se multiplie, arguant que le corps des femmes et des filles devient le champ de guerre pour les viols collectifs et individuels des malfrats qui ne s’inquiètent de rien.
La crise s’aggrave, selon les organisations féministes, par l’arrogance du pouvoir exécutif qui refuse d’admettre jusqu’ici que le peuple ne veut pas de son régime. Elles insistent également sur l’attitude du président Jovenel Moïse qui prétend, disent-elles, pouvoir constituer un conseil électoral provisoire dont les différents secteurs ont boudé la formation.
Les organisations féministes se déclarent révoltées par les manœuvres du pouvoir exécutif visant à casser l’élan de solidarité et de mobilisation populaire, afin d’organiser des élections pour lesquelles aucune condition n’est réunie pour qu’elles soient crédibles, équilibrées et démocratiques.
Les organisations se déclarent engagées aux côtés des forces qui réclament le changement et la justice pour Me Monferrier Dorval sauvagement assassiné le 28 août dernière en sa résidence et toutes les autres victimes d’exactions des gangs armés, particulièrement les femmes et les filles.
Les organisations signataires sont :
Kay Fanm= Yolette André Jeanty
SOFA=Solidarite Fanm Ayisyen Sabine Lamour, Coordonnatrice
REFRAKA= Rezo Fanm Nan Radyo Kominote Ayisyen, Marie Guirleine Justin, Directrice executive
AFASDA=Asosyasyon Fanm Soley Dayiti, Elvire Eugene, Directrice Executive
GADES=Groupe d’Appui au Développement du Sud, Mutsuka Charles, coordonnatrice
FANM DESIDE= Marie-Ange Noel, Coordonnatrice
FANM YO LA=Eloise Massini Dorléans, Codoronnatrice générale
NEGES MAWON= Pascale Solages, Coordonnatrice générale FONDASYON TOYA
Sabine Manigat, féministe indépendante