Santo Domingo, RD, le 11 juillet 2024 – Un groupe d’organisations de droits humains, incluant Cañeros Organizados, Mujeres Sociopolíticas Mamá Tingó, Acción Afro-Dominicana, Movimiento Sociocultural de Trabajo Humanitario y Ambiental (MOSCTHA), Movimiento de Mujeres Dominico Haitianas (MUDHA) et Solidaridad Dominicana con Haití (SDH), a publié un communiqué exigeant que la Direction Générale de la Migration ouvre les portes du centre de rétention Haina à une Haute Commission des Droits de l’Homme nationale et internationale. Cette demande vise à vérifier les conditions de détention des migrants haïtiens, suite à de nombreuses publications sur les réseaux sociaux dénonçant des traitements inhumains.
Les photos et vidéos partagées montrent des migrants haïtiens entassés dans le Centre de Rétention de Haina, également connu sous le nom de « Vacacional de Haina ». Elles révèlent des conditions déplorables : des personnes couchées par terre, sans accès à l’eau ni à la nourriture, dans des espaces surpeuplés et irrespirables.
En réponse à ces accusations, la Direction Générale de la Migration a déclaré sur son compte X : « Nous précisons que les images montrées ne correspondent pas à notre centre de rétention des étrangers à Haina, province de San Cristóbal. Nos installations sont enduites, non peintes de cette manière. De plus, elles sont équipées de bancs et des matelas sont fournis à ceux qui y passent la nuit. Nous vous prions de rectifier votre publication. Une fois de plus, nous réitérons que ces images ne correspondent pas à la réalité. »
Cependant, les organisations soulignent que de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux témoignent de violations répétées des droits de l’homme, incluant des abus policiers, des coups, des extorsions et même des décès. Elles montrent également les conditions inhumaines dans les camions utilisés pour transporter les migrants haïtiens.
Les signataires du communiqué insistent sur la nécessité pour la Direction Générale de la Migration de révéler la vérité. Ils demandent l’ouverture des centres de détention, y compris le « Vacacional » de Haina, à une Haute Commission composée de membres de la Commission des Droits de l’Homme de la République Dominicaine, du Comité Dominicain des Droits de l’Homme, d’Amnesty International, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés en République Dominicaine (ACNUR) et de l’UNICEF, en raison des arrestations d’enfants signalées.
Cette commission aura pour mission de vérifier les conditions réelles des migrants haïtiens et autres personnes noires dans les centres de détention et de témoigner de la vérité. Elle devra également enquêter sur les décès, comme celui survenu la semaine dernière où une citoyenne haïtienne est décédée dans un camion de la Migration.
Les organisations continuent d’exiger du gouvernement du président Luis Abinader qu’il mette fin à la politique actuelle d’expulsions massives d’immigrants vers Haïti, un pays qui ne dispose pas des conditions de sécurité nécessaires pour garantir la vie des expulsés.