Des membres du gang “Viv Ansanm” assassinent trois policiers, incendient leur véhicule et leurs corps…

Un agent de l'Unite Temporaire Anti-Gang (UTAG) vu de dos...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 9 juin 2024– Une attaque brutale du gang ‘ fait des victimes au sein de la police nationale d’Haïti (PNH). Trois agents de l’Unité Anti-Gangs (UTAG), Fermetus Emelin (30e), Piton Wilkens Jean Junior (31e) et Clovis Peterson (32e), ont été impitoyablement assassinés par des membres de la fédération des gangs “Viv Ansanm”. Cette embuscade meurtrière illustre une fois de plus l’escalade de la violence orchestrée par les gangs armés dans le pays, emmenés par le redoutable chef Jimmy Barbecue.

Selon les informations, les policiers circulaient à bord d’un véhicule blindé lorsqu’ils ont été pris au piège. Les assaillants, après avoir immobilisé le véhicule, ont incendié celui-ci, après avoir abattu les officiers. Mais l’horreur ne s’est pas arrêtée là. Les corps des policiers ont été brûlés après avoir été sauvagement mutilés par les bandits. Cet acte de barbarie, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d’indignation et de terreur à travers le pays.

Jimmy Barbecue, chef notoire de “Viv Ansanm”, et ses lieutenants ont rapidement revendiqué cette attaque. Dans une vidéo devenue virale, ils se sont vantés de leur forfait, exhibant les armes des victimes comme des trophées. Barbecue, dont le vrai nom est Jimmy Chérizier, est un ancien policier devenu l’un des criminels les plus redoutés d’Haïti. Sous sa direction, “Viv Ansanm” s’est distingué par une série d’actes violents et de massacres, semant la terreur parmi la population.

Il est largement supposé que “Viv Ansanm” bénéficie du soutien de certains politiciens haïtiens. Ces derniers auraient promis l’amnistie aux membres du gang en échange de leur soutien politique. Cette collusion entre politiques et criminels complique la lutte contre les gangs et compromet gravement la sécurité et la stabilité du pays. En effet, “Viv Ansanm” aspire à s’intégrer dans le pouvoir politique, ce qui exacerbe encore plus le climat de terreur et de chaos régnant en Haïti depuis le 29 février dernier.

L’assassinat des trois policiers survient à un moment critique, quelques jours seulement après la confirmation d’un nouveau premier ministre, Dr. Garry Conille, qui a annoncé la formation imminente de son gouvernement. Cette situation met en lumière le défi immense que constitue la lutte contre les gangs pour les autorités haïtiennes. Depuis plusieurs années, les gangs armés, avec à leur tête des figures comme Jimmy Barbecue, imposent leur loi par la violence, rendant le quotidien des Haïtiens insoutenable.

Le gang “Viv Ansanm” n’est qu’un exemple parmi d’autres de la montée en puissance des groupes criminels en Haïti. Ces gangs exploitent la faiblesse des institutions étatiques et la pauvreté endémique pour recruter et renforcer leur emprise sur les quartiers populaires. Les violences perpétrées par ces gangs incluent des assassinats, des enlèvements contre rançon, des extorsions et des massacres de masse. Leurs actions paralysent l’économie locale et plongent la population dans une peur constante.

Jimmy Barbecue et ses hommes ont été impliqués dans plusieurs incidents notoires, y compris le massacre de La Saline en 2018, où des dizaines de personnes ont été tuées dans des conditions atroces. Le gang utilise la terreur comme principal outil pour maintenir le contrôle, n’hésitant pas à exécuter publiquement ceux qui osent s’opposer à eux.

L’assassinat des trois policiers de l’UTAG par les membres de “Viv Ansanm” illustre la gravité de la crise sécuritaire en Haïti. La situation actuelle exige une réponse ferme et coordonnée, pour restaurer l’ordre et la sécurité en Haïti et permettre à la population de vivre dans un environnement plus sûr. En attendant, le peuple haïtien continue de vivre sous la menace constante des gangs, espérant des jours meilleurs et une véritable justice pour les victimes de cette violence endémique.

Depuis janvier 2024, au moins une vingtaine de policiers haïtiens ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Cette violence s’inscrit dans un contexte de criminalité croissante, où les forces de police sont régulièrement confrontées à des attaques de gangs armés. Le 29 février 2024, par exemple, une attaque coordonnée par des gangs a entraîné la mort de quatre policiers à Bon-Repos et l’incendie de deux sous-commissariats.

La situation souligne les risques considérables auxquels les policiers haïtiens sont confrontés quotidiennement et met en lumière les défis de sécurité persistants dans le pays.