Port-au-Prince, lundi 7 mars 2022- Des membres du gang dénommé ‘‘Base Pilate’’ de ‘‘Ti Bwa’’ (Petit-Bois) de ‘‘Crisla’’ ainsi connu feraient partie du service d’intelligence national (SIN), selon ce qu’a affirmé lundi Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), lors d’une interview à RHINEWS.
Il a indiqué que parmi les six (6) agents du SIN interpellés samedi 5 mars dernier par des policiers de la DCPJ, figurent au moins trois membres du gang de Ti Bwa qui partage le contrôle de la 3e circonscription de Port-au-Prince avec d’autres gangs dont ‘‘5 seconde’’ de Izo et celui de Grand-Ravine de Ti Lapli (Petite Pluie).
Selon M. Espérance, ces trois agents du SIN dont l’identité n’a pas encore été révélée, seraient des membres actifs du gang de Ti Bwa-un gang accusé d’implication présumée dans des actes de kidnapping.
Au moment de leur interpellation, les agents du SIN étaient en possession d’armes illégales qui n’appartiennent pas au Ministère de l’Intérieur, souligne le défenseur des droits humains qui précise que le ministre de l’intérieur, accusé d’implication présumée dans l’enlèvement suivi de séquestration de pasteur Jean-Pierre Ferrer en novembre 2021, serait de mèche avec des gangsters.
Le service d’intelligence national serait infesté de présumés bandits recrutés à la faveur de la réactivation de cette structure qui a été dysfonctionnel depuis plusieurs années, par le prédécesseur de Liszt Quitel.
Pierre Espérance a informé que de hautes autorités seraient en train d’exercer de fortes pressions sur la DCPJ afin de libérer les individus interpellés le week-end écoulé.
Selon Espérance, c’est une preuve en plus que l’insécurité généralisée à laquelle le pays est confronté est alimentée par des mains puissantes du pouvoir en place. ‘‘Le kidnapping aussi serait alimenté, dans beaucoup de cas, par des autorités sans vergogne’’, a déclaré M. Espérance.
Il a dénoncé l’inaction des autorités face aux gangs criminels qui endeuillent la population. Selon M. Espérance, rien n’a été fait pour empêcher l’alimentation des réseaux criminels en arme et en munition.
Il a déclaré constater qu’aucun contrôle n’est exercé au niveau des ports et d’autres points de passage où transitent les armes qui font des victimes au quotidien au sein de la population.
Selon le militant des droits de l’homme, il revient désormais à la population de se révolter contre le climat d’insécurité et tous ceux qui, sous une forme quelconque, l’alimentent en fournissant armes et munitions aux réseaux criminels, pour y mettre fin.