Des journalistes ont marché à Port-au-Prince pour dire non aux brutalités de la police devenue le “bras armé” de la répression du régime

Marche des policiers

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 27 janvier 2021 –(RHInews)- A travers cette marche pacifique déroulée relativement sans incident ce jeudi 28 janvier 2021, des journalistes venus d’horizons divers ont dénoncé avec véhémence les brutalités policières dont ils sont souvent victimes dans l’exercice de leur profession.

Ils étaient nombreux à cracher leur colère et mépris vis-à-vis de l’institution policière qui, selon eux, continue de réprimer avec violence et dans le sang des manifestations pacifiques de citoyens, alors que les activités publiques de gangs armés incluant le Groupe G-9 sont encouragées et tolérées.

Des militants et responsables d’organisations politiques ont payé de leur présence à cette manifestation, en signe de solidarité avec les journalistes qui, à leur avis, sont les garants de la liberté de la presse et d’expression.

Sur tout le parcours de la marche, les manifestants ont lancé des slogans hostiles à l’endroit des policiers qui utilisent souvent la manière forte, pour réprimer des manifestations politiques. Même les journalistes-reporters, quoique dûment identifiés, ne sont pas épargnés lors des couvertures de ces activités

Les journalistes-manifestants ont effectué plusieurs points d’arrêt, notamment devant les locaux de l’Office de la Protection Civile (OPC), du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), du Ministère de la Justice et de la Secrétairerie d’Etat à la Communication.

Devant le building de l’OPC, le Secrétaire général de l’Association des Journalistes Haitiens (AJH), Jacques Desrosiers, a déposé un document pour le protecteur des citoyens, Me. Renan Hédouville. Ce document n’est autre que l’acte constitutif des revendications des confrères et consœurs de la corporation.

Jacques Desrosiers a laissé entendre que des plaintes formelles seront déposées contre des policiers qui ont participé dans des cas d’agressions physiques ou verbales contre des journalistes.

Une initiative encouragée par Pierre Espérance et Me. Mario Joseph, respectivement Secrétaire général du RNDDH et Responsable du Bureau des Avocats Internationaux.

Le journaliste-reporter, Robès Dimanche de Radio Zénith FM a délivré un premier un message dans lequel il a fustigé le comportement des policiers qui, selon lui, entravent le travail des journalistes.

“Nous avons pour seule arme : notre micro, notre caméra et notre plume”, a lancé Robès Dimanche qui est également l’un des organisateurs de l’événement du jour.

Me. Osnel Jean-Baptiste qui co-anime tous les soirs une émission politique à forte couleur de conscientisation sur Radio RCH 2000, a précisé que le journaliste ne saurait être un ennemi de la police. Il a dit noter la proximité qui existe entre l’institution policière et le gang armé G-9 de Jimmy Cherizier dans leur pratique de réprimer la population civile.

Plusieurs journalistes ont répondu présents à cette manifestation dont Robenson Alphonse du Nouvelliste et de Magic 9, Lunie Joseph, Coordonnatrice Générale de Radio Télé Zénith, Yvener Forester Directeur Général de Radio Sans Fin (RSF), Georges Venel Remarais, Directeur Général de Radio Solidarité.

Georges Venel Remarais, ancien directeur des Nouvelles à Radio Soleil et également connu pour son engagement dans le combat démocratique contre la dictature de Jean-Claude Duvalier en 1986, a indiqué que les journalistes doivent redoubler de vigilance pour garder intacts les acquis démocratiques du 7 février 1986. Le PDG de radio Solidarité et de l’Agence Haïtienne de Presse (AHP) a invité ses confrères et consœurs à toujours respecter l’éthique du métier, tout en faisant prévue de professionnalisme dans leur travail.