Miami, dimanche 14 novembre 2021– Dénonçant le comportement de certains ”journalistes et directeurs d’opinion,” qui seraient au service des gangs criminels, Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), s’est dit inquiet pour l’avenir de l’exercice la profession en Haïti.
Il a affirmé, dans une interview à RHINEWS et au Magazine Écho Actualité, que des individus se présentant comme journalistes ou directeurs d’opinion se sont associés avec les chefs des organisations criminelles qui contrôlent le pays pour assurer la promotion de leurs activités criminelles à travers certains médias.
Il s’est dit offusqué que dans leurs dérives inacceptables et inquiétantes, ces “pseudos journalistes et directeurs d’opinion” ne se gênent pas de faire l’apologie du kidnapping et de présenter les chefs de gangs comme des ‘’révolutionnaires.’’
Pierre Espérance a souligné que certains “journalistes et directeurs d’opinion” seraient payés par des chefs de gangs afin de leur accorder des temps d’antenne pour mieux véhiculer et justifier leurs idées et leurs actes criminels.
“Des chefs de gangs devenus patrons de certains “journalistes et directeurs d’opinion,” cela va définitivement trop loin et la société haïtienne doit s’indigner face à de telles dérives,” a-t-il déclaré.
Ces “journalistes,” a poursuivi M. Espérance, prodiguent des conseils en communication aux chefs de gang, écrivent des notes pour eux et préparent leurs conférences de presse.” C’est ainsi que cela se passe entre le G-9 et les 400 Mawozo’’ entre autres et les ‘‘journalistes qui leur vendent du service, a souligné le militant des droits humains.
Selon le défenseur des droits de l’homme, ces mêmes “journalistes et directeurs d’opinion” dont il ne cite pas les noms, se seraient enrichis eux aussi à partir de l’argent du kidnapping.
Il a appelé les propriétaires des médias, les associations de médias et les associations de journalistes à se pencher sérieusement sur cette situation qui met en péril la liberté de la presse et l’Etat de droit en Haïti.
Selon M. Espérance, “il n’y a aucune différence entre les chefs de gang qui kidnappent et tuent et ceux qui sont à leur solde.”
“Des journalistes qui travaillent à la solde d’organisations terroristes responsables de crimes les plus abominables commis dans notre société, c’est à la fois inquiétant et inacceptable,” a renchéri Pierre Espérance qui reconnaît, cependant, qu’il y a des journalistes qui continuent de faire un travail professionnel tout en respectant les normes déontologiques et éthiques.