Des funérailles privées pour Me. Monferrier Dorval, dans un tourbillon de critiques, de frustrations, de déceptions, d’amertumes et d’incertitudes

Le corps de Me Monferrier Dorval

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 17 septembre 2020- (RHInews)- Les obsèques du bâtonnier Monferrier Dorval assassiné par balles dans la soirée du 28 août 2020 ont été chantées le 17 septembre 2020 au Parc du Souvenir en présence des membres de sa famille et des personnalités triées sur le volet, dans un environnement “très sécurisé” pour l’occasion.

Après tant de controverses et d’incertitudes sur le protocole entourant l’inhumation de Me. Monferrier Dorval (64 ans), brillant juriste et professeur de droit constitutionnel, la famille a décidé de procéder autrement, contrairement à ce qui était déjà prévu de concert avec le bureau exécutif de l’Ordre des avocats de la capitale, en guise d’hommages.

En effet, les funérailles publiques spéciales de la victime devaient avoir lieu le 18 septembre.

A la dernière minute la famille a opté pour une “cérémonie en stricte intimité”, tout en “restant ouverte aux intentions d’hommages” à la mémoire du disparu, lit-on dans un communiqué laconique, en date du 15 octobre.

Dans une ambiance sereine empreinte de tristesse, d’émotions et de pleurs, la cérémonie funèbre s’est déroulée sans incident, en présence de plusieurs personnalités publiques, dont Me. Samuel Madistin de la FJKL, Me. Carlos Hercule et Me Gervais Charles, deux anciens bâtonniers, Pierre Espérance du RNDDH et du Recteur Jacky Lumarque.

Exposé bien avant la cérémonie dans l’enceinte du Parc du Souvenir, le cercueil où reposait le corps sans vie de Me. Monferrier Dorval, était recouvert du bicolore haïtien.

Le travail des journalistes venus couvrir l’événement était difficile par moment. L’accès aux lieux était quasi impossible et des prises d’images pratiquement bannies, en plus des critiques dont les travailleurs de presse faisaient l’objet.

La décision de la famille Dorval d’organiser des funérailles privées pour celui qui fut à la fois professeur d’universités, bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince et juriste très avisé, avait soulevé de sérieuses controverses dans les milieux de la basoche, estudiantin et dans la population en général.

Les réseaux sociaux étaient enflammés avec des commentaires divers et des supputations sur les vrais motifs de ce revirement de dernière minute de la famille. Certains ont même évoqués des pressions du gouvernement et autres.

Des activités sont prévues ce vendredi dans les dix-huit (18) juridictions du pays en hommage au bâtonnier assassiné.