PORT-AU-PRINCE, dimanche 30 juillet 2023– Déplorant que des femmes avec des nourrissons et des enfants aient été gazés par la police devant l’ambassade américaine à Port-au-Prince, le centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) continue de plaider en faveur du déploiement d’une force internationale pour aider au rétablissement de la sécurité en Haïti.
Selon l’organisation, ‘‘cette condition est le préalable à l’organisation d’élections, afin que la population puisse choisir librement ses gouvernants, conformément aux articles 58 de la Constitution, 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et 23 de la Convention américaine relative aux droits de l’homme.’’
Elle souligne ‘‘qu’en tant qu’État accréditaire, l’État haïtien a l’impérieuse obligation d’empêcher que les locaux de la mission diplomatique des États-Unis d’Amérique à Port-au-Prince soient « envahis » par les déplacés internes, ou que la paix de leur personnel soit « troublée » , conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.’’
Cependant, déclare CARDH, « gazer des femmes avec des nourrissons et des enfants en bas âge pour leur forcer à laisser l’entrée de l’Ambassade, environ 48h après, est inacceptable et constitue une violation de droits humains. De plus, ils n’avaient bénéficié d’aucune assistance (Office national de la migration, Direction générale de la protection civile, mairie…). Le comportement de la police a été donc excessif. Les institutions humanitaires auraient aussi une part de responsabilité dans ce drame ».
CARDH informe que parmi les enfants gazés, quatre sont dans un état préoccupant, dont Mayiva Joseph âgée d’un an. Une personne âgée, répondant au nom de Mila Volcy, a été admise à l’hôpital, selon sa cousine Flérilus Gertrude dont les yeux sont dans un état critique. Figernie Pierre-Charles s’était épanouille après avoir été gazée.
L’organisation estime qu’il devait y avoir une coordination entre les entités concernées par la situation des déplacés, la police et les autres instances étatiques et internationales pour créer les conditions amenant à leur déplacement. Il faut une prise en charge de ces déplacés conformément aux normes de droits humains et humanitaires.
CARDH déplore également l’exacerbation de la violence en Haïti et les menées du gang Kraze Barye, dirigé par Viitelhomme Innocent, ‘activement recherché’’ par la police et le FBI.