En collaboration avec Lafontant Benoit,
Mombin-Crochu, dimanche 13 mars 2022- L’école nationale de ‘‘Gran Savann’’ (Grande Savane) est située dans la première section communale de Mombin-Crochu, commune du département du Nord-est.
Cet établissement scolaire public qui ne dispose pas d’un personnel enseignant adéquat accueille 125 écoliers dans des conditions particulièrement grabataires.
L’école dont le bâtiment n’offre pas les conditions minimales d’apprentissage dispose de quatre enseignants qui n’ont pas reçu leur salaire depuis plus de deux ans. Aucun des enseignants n’a de lettre de nomination. Ils sont tous contractuels.
L’institution n’a même pas un directeur, déplorent les quatre enseignants qui se battent pour faire fonctionner la seule école primaire de la première section communale Mombin-Crochu.
Cette école construite en 1987 par un ancien député Jacques Michel Saint-Louis de la circonscription Carice, Vallières et Mombin-Crochu, est dépourvue de bloc sanitaire, de mobilier et matériels scolaires adéquats pour son fonctionnement.
Cour de récréation en terre battue, salle de classe non pavée et exigüe, insalubrité et promiscuité, sont autant de problèmes auxquels cette école dont le ministère de l’éducation nationale semble oublier l’existence, est confrontée.
En plus du paiement de leurs arriérés de salaire et, le personnel enseignant de l’école nationale de Grande Savane exige la régularisation des contractuels, la nomination d’un directeur et d’autres enseignants pour compléter le staff l’établissement appelé à desservir une forte population rurale où beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés.
Depuis le 15 Juin 2011, l’Etat haïtien perçoit deux nouvelles taxes : $1.50 sur les transferts d’argent et 5 centimes sur tous les appels téléphoniques internationaux.
Cette initiative prise par le président Michel Martelly visait à alimenter un fond dénommé « Fond National de l’Education » (FNE) afin de collecter 360 millions de dollars sur une période de cinq ans en vue de scolariser 500.000 jeunes haïtiens non scolarisés sur cinq ans, à raison de 100.000 par an.
Pres de onze (11) ans après, bizarrement, il y a encore dans le pays plus 500.000 jeunes qui n’ont jamais fréquenté l’école.
Personne n’a jamais expliqué pourquoi le pays compte toujours autant d’enfants non scolarisés en Haïti. De même, personne n’a dit jamais comment l’argent collecté au profit du FNE a été utilisé. Personne n’a jamais pris le soin, au nom d la transparence, d’informer le pays sur le montant collecté en près de onze (11) ans. L’opacité est totale.
Les fonds collectés depuis bientôt 11 ans au nom de l’éducation, n’ont jusqu’ici pas contribué à améliorer les conditions de vie des 200.000 enseignants que compte le pays, l’environnement scolaire ni le niveau de l’éducation dans le pays.
Au contraire, la situation tend à se dégrader davantage, selon les syndicats d’enseignants.