Des détenus s’évadent de la prison civile de Saint-Marc en plein jour…

Vue de l'entree de la ville de Saint-Marc...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 16 août 2024– Des détenus se sont évadés vendredi de la prison civile de Saint-Marc (Artibonite).

Dans avis émis par la police, il est demandé au public de signaler toute personne suspecte.

Des vidéos non vérifiées partagées sur les réseaux sociaux montrent des individus escaladant les murs, de la fumée s’échappant de bâtiments entourés de barbelés, une forte explosion et un incendie.

Les autorités de Saint-Marc ont précisé vendredi que la prison comptait 502 détenus, mais n’ont pas fourni de détails précis sur les événements. C’est la troisième évasion spectaculaire de prisonniers enregistrée en six mois en Haïti.

En mars dernier, des gangs armés avaient réussi à faire évader plus de 4 000 détenus de deux grandes prisons haïtiennes- le Pénitencier National situé au centre-ville  de Port-au-Prince et de la prison civile de Croix-des-Bouquets. Parmi les évadés se trouvaient des personnes impliquées dans l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse en 2021 et des chefs de gangs.

Cette évasion de mars avait déclenché un état d’urgence, suivi de la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry, qui se trouvait à l’étranger pour solliciter le soutien du Kenya pour une mission de sécurité visant à lutter contre les gangs armés. Il n’avait pas pu revenir en Haïti en raison des combats qui avaient coupé l’accès principal à l’aéroport.

À ce jour, seuls 400 des 1 000 policiers promis par le Kenya sont arrivés, et aucun des autres pays ayant promis d’envoyer du personnel pour soutenir la police haïtienne, sous-équipée et en sous-effectif, n’a encore déployé de forces.

Selon le journal Le Nouvelliste, les responsables de la prison étaient en grève, réclamant de meilleures conditions de travail de la part du gouvernement. Le commissaire Venson François a exprimé de « grandes craintes de mutinerie », sans donner plus de détails.

La police peine à contenir les gangs, alors que la livraison de fonds, de personnel et d’équipements pour la mission de sécurité soutenue par l’ONU, demandée pour la première fois en 2022, continue d’accuser un retard important.