PORT-AU-PRINCE, lundi 11 novembre 2024 – La résidence de Dr. Charlot Armstrong, dirigeant du Patriyotik pou Lavi (MOPAL), a été incendiée ce lundi matin dans un contexte où les violences liées aux gangs s’intensifient à travers Haïti. Selon les déclarations du Dr. Armstrong, des hommes lourdement armés sont arrivés vers 5 heures du matin, ont forcé la barrière principale de la maison située à Vivy-Michel, et ont ensuite mis le feu à la résidence. Heureusement, le médecin et sa famille n’étaient pas présents au moment de l’attaque et sont donc sains et saufs.
Cet acte survient alors que le pays traverse une recrudescence de violence orchestrée par des gangs armés, en particulier ceux regroupés sous la bannière de “Viv Ansanm”, qui ont récemment émis des menaces de faire sombrer le pays dans un chaos encore plus profond. Cette escalade de violence coïncide avec un changement de Premier ministre en Haïti, un facteur qui semble exacerber les tensions entre les acteurs armés et le gouvernement.
Selon un rapport récent du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), les violences perpétrées par les gangs ont fait un nombre alarmant de victimes au cours des trois derniers mois. Entre juillet et octobre 2024, au moins 1 200 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, des assassinats ciblés, et d’autres exactions commises par des groupes armés qui opèrent sans relâche dans les quartiers populaires et même dans des zones autrefois considérées comme relativement sécurisées. Ces violences ont également entraîné le déplacement massif de populations, avec au moins 700 000 personnes contraintes de fuir leurs maisons pour se réfugier dans des abris de fortune, souvent sous des conditions précaires et sans assistance humanitaire suffisante.
Le cas du Dr. Armstrong n’est pas isolé. Ces dernières semaines, de nombreux responsables politiques, leaders d’opinion et figures de la société civile sont menacés par Viv Ansanm, qui regroupe de redoutables chefs de gangs dont certains sont recherchés par la police nationale haïtienne (PNH) et le FBI.