Des associations de magistrats se réjouissent des efforts de l’OPC en vue de la relocalisation du tribunal de première instance de Port-au-Prince

Vue du palais de justice de Port-au-Prince...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 10 juillet 2022– L’Association Professionnelle des Magistrats (APM), l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) et le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) déclarent saluer ‘‘le cri d’alarme lancé par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) en date du 5 juillet 2022 sur l’urgente nécessité de relocaliser le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince.’’

Il y a déjà un mois, depuis que des bandits du gang ‘‘ 5 Secondes’’, occupent manu militari le palais de justice après l’avoir saccagé et emporté tous les documents et matériels de bureau, ce qui a provoqué la paralysie totale des activités au niveau du tribunal de première instance de Port-au-Prince.

Le 1e juillet dernier les différentes associations de magistrats se sont entretenues avec le protecteur du citoyen et son adjoint autour de la nécessité de trouver un bâtiment devant loger le tribunal de première instance de Port-au-Prince dysfonctionnel depuis plus de trois ans.

L’OPC a adressé une correspondance au gouvernement en place et l’a informé de deux bâtiments publics vaquant, dont l’un pourrait être utilisé pour loger le tribunal en attendant la normalisation du climat sécuritaire à Port-au-Prince.

Les associations de magistrats déclarent dans un communiqué que, « cette position exprimée par l’OPC va dans la ligne droite de notre incessante demande formulée au Gouvernement depuis belle lurette à savoir la relocalisation du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince pour permettre aux justiciables de bénéficier le droit d’accès à la justice dans la juridiction de Port-au-Prince ».

Elles disent appuyer sans réserve les propositions faites par l’OPC au Gouvernement en vue de la relocalisation dudit tribunal.

Aussi s’engagent-elles à apporter leur pleine et entière collaboration dans leur mise en œuvre.

Le 10 juin dernier, des bandits du gang “5 Segondes” dirigé par “Izo”, ont mené un raid contre le palais de justice qu’ils continuent d’occuper dans l’indifférence totale des autorités gouvernementales.

Ces bandits qui étaient venus libérer des prévenus censés être auditionnés par le commissaire intérimaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, ont saccagé le tribunal, emporté des corps du délit et de nombreux dossiers judiciaires.

Cependant, Ariel Henry et son ministre de l’intérieur, Lizst Quitel, ont affirmé jeudi dernier en marge de la cérémonie commémorative du 1e anniversaire de l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse, que le TPI n’est pas occupé par des bandits.

Le commissaire du gouvernement, représentant du pouvoir exécutif au sein du pouvoir judiciaire a sollicité en vain l’aide de la police pour dresser le constat des dégâts causés au TPI par les criminels et leur présence au tribunal.

Le chef de gang de Village de Dieu, Izo a revendiqué publiquement l’attaque que le gouvernement tente de nier.

Il a révélé dans une note vocale devenue virale sur les réseaux sociaux qu’il a saisi trois véhicules de polices qu’il n’a toujours pas rendu a l’institution policière.