WASHINGTON, DC, samedi 9 juillet 2022– Des agents de la patrouille frontalière à cheval ont utilisé “une force inutile” lorsqu’ils ont affronté une foule de migrants haïtiens au Texas en septembre, selon un rapport d’enquête publié vendredi.
Selon Chris Magnus, la confrontation des agents frontaliers à cheval et des migrants qu’on essayait d’empêcher de traverser le Rio Grande vers les États-Unis, faisait partie d’une situation “chaotique”, et les dirigeants des agences étaient en partie à blâmer.
Cependant, a ajouté Magnus, “il n’y a aucune justification pour les actions de certains de nos employés, y compris une conduite non professionnelle et profondément offensante”.
Un agent a tenu des propos dégradants envers un migrant selon le rapport du Bureau de la responsabilité professionnelle de l’agence.
L’agent “a ensuite agi de manière dangereuse”, poursuivant ce même migrant le long du bord de la rivière et “forçant son cheval à manœuvrer de justesse autour d’un petit enfant sur une rampe en béton inclinée”, indique le rapport.
Deux agents ont utilisé leurs chevaux pour empêcher les migrants de grimper sur le rivage depuis le Rio Grande, selon le rapport. Ils ont poursuivi ceux qui sont sortis de la rivière, “y compris en attrapant un homme par la chemise et en le faisant tourner”, indique le rapport.
Quatre agents impliqués dans l’incident du 19 septembre ont été référés pour une proposition de mesure disciplinaire, mais les résultats de ce processus n’ont pas été finalisés, ont déclaré de hauts responsables des douanes et de la protection des frontières.
La couverture médiatique, y compris une photographie de l’AFP montrant un agent à cheval se penchant et saisissant un Haïtien par la chemise alors qu’une rêne pendait, avait soulevé des questions quant à savoir si les agents fouettaient les migrants.
L’enquête n’a trouvé aucune preuve que des agents “aient frappé, intentionnellement ou non, un migrant avec leurs rênes”. Magnus a souligné que les agents ne portaient pas de fouets.
L’incident a provoqué une indignation généralisée, incitant le président Biden à critiquer la réponse des agents.
Chassés de leur pays natal par les catastrophes naturelles, la pauvreté, les troubles politiques et l’insécurité, plus de 15 000 migrants haïtiens se sont rassemblés sous un pont à Del Rio, au Texas, en septembre 2021.
Selon le rapport, beaucoup d’entre eux avaient des billets qui leur donnaient une place dans la file d’attente pour le traitement par les agents frontaliers. En raison de la chaleur extrême et du manque de commodités, les agents ont autorisé les migrants à traverser la rivière pour aller chercher de la nourriture et de l’eau du côté mexicain, puis à retraverser.
‘‘Cet après-midi-là, des agents du département de la Sécurité publique du Texas tentaient de disperser la foule de migrants et de les empêcher de pénétrer aux États-Unis’’, poursuit le rapport.
Ils ont demandé de l’aide aux agents de la patrouille frontalière à cheval-Laquelle patrouille était légalement tenue “d’inspecter” les migrants, qui se trouvaient déjà sur le territoire américain une fois qu’ils avaient traversé la moitié du Rio Grande, selon le rapport.
La mission de l’agence ce jour-là n’était pas d’empêcher les migrants d’aller et venir de l’autre côté du fleuve, selon le rapport.
“Au moment où les agents ont utilisé ou menacé d’utiliser la force, les migrants ne menaçaient pas” les agents, indique le rapport. “Au lieu de cela, ils tentaient d’entrer ou de revenir aux États-Unis, certains portant des billets précédemment émis par la U.S. Border Patrol et beaucoup avec de la nourriture pour leurs familles’’, soutient le rapport
Le secrétaire du Département de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a déclaré vendredi dans un communiqué que l’agence devait faire mieux.
“L’inconduite de plusieurs individus ne reflète pas le service courageux et distingué des agents de la patrouille frontalière des États-Unis”, a déclaré Mayorkas. “Les échecs organisationnels de la politique, des procédures et de la formation identifiés par l’enquête ont rendu un mauvais service aux agents et au public qu’ils servent”, a déclaré Mayorkas qui souligne que la patrouille frontalière met en œuvre les réformes “nécessaires”.