Déportation d’Emmanuel Toto Constant: Les autorités américaines attendent toujours la réponse de Port-au-Prince

Emmanuel “Toto” Constant, ancien chef du FRAPH

Credit/Photo: Haiti Action

Version Originale:Miami Herald
Traduction / Mise en forme:
 Geffrard Francklyn Bien-Aimé.
Port-au-Prince, 14 juin 2020 (RHInews)-  L’ancien chef de l’organisation criminelle FRAPH (Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti), Emmanuel ‘’Toto’’ Constant semble devenir un colis encombrant pour les américains qui veulent s’en débarrasser au plus vite, selon Miami Herald, dans sa livraison du 13 juin 2020.
Cependant, des parlementaires démocrates, Maxine Waters et Andy Levine, dans une correspondance conjointe au département d’Etat, expriment des préoccupations quant à la volonté du pouvoir haïtien d’appliquer une décision de justice concernant Toto Constant qui a été jugé par contumace en 1994 et condamné avec 14 autres de ses complices à la prison à vie.
Condamné en 2008 pour fraude hypothécaire et vol à main armée par un tribunal de New-York, Emmanuel Constant qui est libéré en avril dernier après avoir purgé sa peine est détenu par ‘’l’Immigration and Customs Enforcement’’ (ICE) des États-Unis.
Toutefois, le directeur adjoint de ICE, Matthew Albence qui répond aux préoccupations des crongressmen américains, informe que la capacité de son service pour détenir Toto Constant est limitée, au regard de la loi sur l’immigration américaine.
Il affirme que le Département de la Sécurité Intérieure des Etats-Unis (Department of Homeland Security) travaille en étroite collaboration avec le Département d’État américain pour s’assurer que le gouvernement haïtien est prêt à recevoir Toto Constant afin de minimiser les risques de perturbation que sa déportation pourrait occasionner. M Albence dit espérer que ces efforts encourageront le gouvernement haïtien à définir un plan de gestion de l’arrivée de M. Constant et à permettre à la justice et à la responsabilité de prévaloir.
Cependant, Maxine Waters se dit insatisfaite de la réponse des autorités américaines. Elle déclare n’être pas sûre que le gouvernement haïtien est en mesure de protéger les citoyens haïtiens contre Toto Constant qui a encore des liens importants dans le pays.
Mme Waters estime que le système judiciaire haïtien est trop faible pour contenir Toto Constant et que la déportation rapide de ce dernier risquait de causer des problèmes compte tenu de la perturbation du fonctionnement régulier des tribunaux haïtiens paralysés actuellement par une grève des magistrats qui réclament de meilleures conditions de travail et l’ajustement de leur salaire.
Maxine Waters a mis en évidence l’implication de Jimmy Chérizier ‘’Barbecue,’’ un caïd à la solde du pouvoir, dans des massacres perpétrés notamment à la Saline et à Cité Soleil, dans une correspondance adressée récemment à l’ambassadrice des Etats-Unis en Haïti, Michelle Sison pour lui rappeler la nécessité d’oeuvrer pour éviter qu’Haïti ne sombre dans le chaos.
La congresswoman affirme n’avoir toujours pas reçu de réponse de Mme Sison, alors que la situation des droits humains continue de se dégrader dangereusement dans le pays.
Le FRAPH, l’organisation paramilitaire que dirigeait Emmanuel Constant est accusé d’avoir massacré entre trois mille (3,000) à cinq mille (5,000) personnes durant le coup d’Etat militaire de Raoul Cédras et de Michel François (1991/199). Fin texte.