PORT-AU-PRINCE, jeudi 6 février 2025– Un nouveau contingent de policiers kenyans est arrivé en Haïti ce jeudi pour renforcer la lutte contre les gangs, alors que Washington a gelé 13,3 millions de dollars d’aide à la mission soutenue par l’ONU.
Ces 200 agents rejoignent plus de 600 policiers kenyans déjà déployés, aux côtés de forces de la Jamaïque, du Guatemala et du Salvador. « Nous approchons de notre effectif complet, ce qui permettra à la mission d’obtenir des résultats », a déclaré Godfrey Otunge, commandant de la force, à l’aéroport de Port-au-Prince, toujours fermé aux vols commerciaux.
Malgré la suspension d’une partie des fonds, Washington a maintenu un soutien de 40,7 millions de dollars pour l’entretien des bases, les soins médicaux et la maintenance des véhicules. Mardi, du matériel blindé a été livré à la police haïtienne. « Le peuple haïtien a besoin de sécurité », a affirmé le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Le président dominicain Luis Abinader a mis en garde contre l’impact régional de la crise haïtienne, appelant à un soutien accru. « Haïti est en train de sombrer », a-t-il déclaré aux côtés du secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui a réitéré l’engagement des États-Unis tout en soulignant que « l’avenir d’Haïti appartient au peuple haïtien ».
Pendant ce temps, les gangs, qui contrôlent 85 % de Port-au-Prince, poursuivent leurs attaques meurtrières contre la population. Une offensive à Kenscoff, débutée le 27 janvier, a fait environ 150 morts, plus de 100 maisons incendiées et 1 660 déplacés, selon l’Organisation internationale pour les migrations.