De la force d’intervention à la force de protection des bâtiments gouvernementaux : Le Kenya fait volte-face dans son plan de sécurité en Haïti…

Des policiers kenyans...

Nairobi, jeudi 24 août 2023 – Le gouvernement kenyan a fait volte-face dans les détails de ce que feront les policiers déployés en Haïti.

Selon des informations rapportées par le Miami Herald, des responsables du ministère kenyan des Affaires étrangères et les délégués qui les accompagnent, ont déclaré au gouvernement haïtien, au représentant des Nations Unies et aux diplomates étrangers que la police kenyane déployée dans le pays ne lutterait pas activement contre la criminalité.

Le Kenya avait initialement accepté de déployer des troupes en Haïti, un Etat en proie à l’insécurité et a la violence criminelle, pour aider à démanteler et combattre les gangs lourdement armés qui se sont emparés de vastes territoires du pays et y ont causé d’énormes degats.

Après ce revirement, la délégation kenyane dirigée par le directeur général du ministère des Affaires étrangères, George Orina, a informé ses homologues haïtiens et d’autres diplomates que les policiers kenyans garderaient désormais les principales infrastructures gouvernementales.

Ceci comprend ; aéroports, ports maritimes et routes principales.

« La plupart des infrastructures critiques citées sont entre les mains des gangs. Avant de protéger ces infrastructures critiques, il faut d’abord les reprendre », selon l’article du Miami Herald.

La proposition du Kenya a frustré le corps diplomatique en Haïti. Les experts haïtiens en matière de sécurité ont également qualifié le plan du Kenya d’inefficace, les communications de la délégation kenyane montrant que les unités kenyanes seront connues sous le nom de ‘‘Force de protection statique.’’

L’équipe kenyane était notamment accompagnée de soldats américains pour se protéger, et plus d’une douzaine de responsables du Département d’État américain ont pris part à la mission.

Outre le changement d’approche visant à protéger les résidents d’Haïti contre les gangs criminels, le Kenya a présenté certaines conditions préalables à la fois à Haïti et aux États-Unis avant de s’engager à déployer ses officiers.

Surtout, malgré l’exigence d’Haïti d’un minimum de 2 000 policiers, le Kenya a fermement maintenu sa position de n’envoyer que 1 000 policiers, rapporte le journal.

Le Kenya a souligné également que les autres pays devraient assumer leurs responsabilités équitables en fournissant leur propre contingent de policiers.

« Ce n’est pas ce qu’envisageaient certains ministres du gouvernement haïtien lorsqu’ils ont accepté en octobre dernier de faire appel à l’aide de la communauté internationale », ont déclaré de hauts responsables gouvernementaux, selon le Miami Herald.

Le 29 juillet, le secrétaire du Cabinet du Ministère kenyan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a annoncé que le Kenya déploierait des officiers en Haïti pour aider à rétablir la normale dans le pays.

Cette décision a été saluée par les Nations Unies et les États-Unis.

Les États-Unis ont en outre annoncé qu’ils présenteraient une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU qui autoriserait le Kenya à diriger une force de police multinationale pour aider à combattre les gangs en Haïti.