Miami, jeudi 7 avril 2022– Neuf (9) mois se sont déjà écoulés depuis que Jovenel Moïse, ancien président d’Haïti a été assassiné sauvagement en sa résidence dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
L’enquête sur cette affaire continue de trainer en longueur. Aucune personne n’a formellement été inculpée dans le cadre du meurtre de Moïse alors que la justice haïtienne a fait emprisonner plus d’une quarantaine de personne.
A part la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui a remis son rapport préliminaire d’enquête l’année, quelques mois après le meurtre, aucun progrès significatif n’a été enregistré dans le cadre de cette affaire. L’instruction du dossier au niveau judiciaire est au point mort.
L’enquête est bloquée également au niveau de la DCPJ.
L’affaire a été confiée au moins, à quatre juges instructeurs, mais l’enquête n’a toujours pas abouti.
L’ex-envoyé spécial des Etats-Unis en Haïti, Daniel Foote estime que le dossier est bloqué par la volonté de Dr. Ariel Henry.
Il se dit convaincu que le chef du gouvernement de facto est en train de fait obstruction a la justice.
« Je ne dit pas que c’est lui l’assassin de Jovenel Moïse, mais il doit se mettre a la disposition de la justice haïtienne et internationale afin de faire le jour sur le meurtre du 7 juillet. Ariel Henry doit s’expliquer sur ses conversations téléphoniques avec Joseph Félix Badio, l’un des suspects clés qui aurait planifié le complot pour assassiner Moïse », selon Foote.
Répondant aux questions de RHINEWS, Daniel Foote déclare que : « c’est pourquoi on ne peut pas diriger un pays quand les citoyens ne vous font pas confiance. Si Ariel Henry n’est pas l’un des suspects dans le meurtre du président Moïse, pourquoi refuse-t-il d’être entendu par un juge », se demande le diplomate.
Il se dit confiant que la justice américaine finira par mettre la main sur ceux qui ont assassiné Moïse, même si cela devrait prendre probablement une autre année, arguant qu’en général, les investigateurs américains font toujours du bon boulot.
Si l’enquête est bloquée en Haïti, elle progresse légèrement aux Etats-Unis où le meurtre aurait été planifié en partie.
Au moins deux suspects clés sont incarcérés aux Etats-Unis dans le cadre de cette affaire. Il s’agit de l’ancien soldat colombien Mario Antonio Palacios Palacios qui a plaidé non coupable lundi devant un tribunal de la Floride et l’haïtien Rodolph Jaar en attente de son procès.
Un autre suspect, l’ex-sénateur John Joël Joseph, actuellement écroué à la Jamaïque a déjà signé un consentement pour son extradition vers les Etats-Unis afin d’être jugé pour son implication présumée dans le cadre du meurtre de Moïse.
Ariel Henry qui a toujours nié être impliqué dans la planification de l’assassinat de l’ancien président avait promis de livrer a la justice internationale tous les assassins de Jovenel Moïse.