NAIROBI, vendredi 2 février 2024– Le gouvernement kényan a annoncé une épidémie de choléra, signalant de nombreux cas à Nanyuki, dans le comté de Laikipia. Dans un communiqué émis par la Direction des communications publiques, l’épidémie implique une souche distincte de la maladie causée par des singes chinois. “Un sous-type de parasite unique, lié aux singes élevés en Chine, a été identifié”, précise une partie du communiqué. À la suite de l’épidémie, l’État a également annoncé des mesures préventives pour freiner la propagation de la maladie. “Restez informés, adoptez des mesures d’hygiène et consultez immédiatement un professionnel de la santé en cas de symptômes.”
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit le choléra comme une maladie extrêmement contagieuse transmise par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés. Les symptômes incluent une diarrhée aqueuse sévère et soudaine, avec des conséquences potentiellement mortelles en l’absence de traitement rapide.
Malgré de nombreuses personnes infectées ne présentant pas de symptômes, elles peuvent toujours excréter la bactérie dans leurs selles pendant jusqu’à 10 jours, posant un risque de transmission à d’autres. Pour ceux présentant des symptômes, ils manifestent généralement des manifestations légères ou modérées dans les 12 heures à cinq jours suivant l’infection.
Cependant, une minorité peut souffrir de diarrhée aqueuse aiguë accompagnée d’une déshydratation sévère, pouvant être mortelle si elle n’est pas traitée rapidement, prévient-on.
Le contexte historique du choléra, tel que décrit par l’OMS, révèle son émergence au XIXe siècle dans le delta du Gange en Inde, avec six pandémies ayant fait des millions de victimes sur divers continents. La septième pandémie, débutée en Asie du Sud en 1961, s’est étendue à l’Afrique d’ici 1971 et a atteint les Amériques en 1991. Actuellement, le choléra est devenu enraciné dans de nombreux pays, le plaçant comme une préoccupation de santé endémique.
En 2010, Haïti a été frappé par une épidémie de choléra qui a eu des conséquences dévastatrices sur la population et a exacerbé les défis déjà existants dans le pays. L’épidémie a été déclenchée par l’introduction d’une souche de bactérie Vibrio cholerae, jusqu’alors inexistante en Haïti. Voici un rappel de l’épidémie et de ses conséquences :
L’épidémie de choléra en Haïti a été déclarée en octobre 2010. Les premiers cas ont été signalés dans la région de l’Artibonite, mais elle s’est rapidement propagée à travers tout le pays en raison des conditions de vie précaires, de l’insuffisance des infrastructures sanitaires et de l’accès limité à de l’eau potable.
L’origine de l’épidémie a été fortement associée à la contamination d’une rivière par des déchets humains provenant d’un camp de soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Cependant, les Nations Unies ont longtemps contesté leur responsabilité directe dans le déclenchement de l’épidémie.
L’épidémie s’est propagée rapidement en raison des conditions de surpeuplement, de la pauvreté et de l’insalubrité. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont été infectées, et le manque d’infrastructures médicales adéquates a rendu la situation encore plus difficile. Le choléra provoque une diarrhée sévère et une déshydratation rapide, pouvant entraîner la mort en l’absence de traitement approprié.
L’épidémie de choléra a eu des conséquences humanitaires dévastatrices en Haïti. Des milliers de personnes, soit au moins dix mille (10 000), sont décédées, et des centaines de milliers ont été infectées.
Les services de santé déjà fragiles ont été submergés, et la réponse humanitaire a été complexe en raison des difficultés d’accès à certaines zones. Sur le plan socio-économique, l’épidémie a aggravé la situation déjà précaire en Haïti. Les pertes humaines ont eu un impact sur la main-d’œuvre, les familles ont perdu des proches, et la stigmatisation liée au choléra a créé des tensions sociales.
La réponse internationale a été particulièrement importante pour atténuer les effets de l’épidémie, d’autant que le pays venait toujours juste d’être frappé par un séisme dévastateur le 12 janvier 2010, faisant environ 300 mille morts.
Des organisations humanitaires, des agences des Nations Unies et des gouvernements étrangers ont fourni une assistance médicale, de l’eau potable et des efforts de sensibilisation. Cependant, la reconstruction à long terme des infrastructures sanitaires et des services de base est restée un défi majeur pour le pays.
Autorisée en octobre 2023 par le Conseil de Sécurité de l’ONU, une mission internationale de sécurité dirigée par le Kenya devrait être déployée en Haïti sous peu, selon les autorités des deux pays qui, malgré une décision de la Haute Cour kenyane la semaine dernière interdisant au Kenya de déployer 1 000 officiers de police en Haïti, cherchent activement à contourner cette décision pour mener à bien cette mission qui divise fortement l’opinion publique au niveau des deux États.
La mission policière internationale est également confrontée à des obstacles financiers, certains pays attendant de voir si les fonds promis seront effectivement libérés. Les États-Unis ont promis 200 millions de dollars, mais le département d’État craint que la décision de la cour ne décourage d’autres contributions.
La situation en Haïti continue de s’aggraver, avec des inquiétudes croissantes quant à la possibilité d’une insurrection armée, ajoutée à la violence criminelle des gangs qui opèrent en toute impunité.