PORT-AU-PRINCE, samedi 30 mars 2024 – Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), la crise haïtienne actuelle ne trouve aucune issue à travers les voies constitutionnelles ou institutionnelles disponibles.
- Espérance souligne qu’aucun des mécanismes prévus par la constitution amendée pour faire face à une vacance présidentielle ne s’avère praticable. Il met en lumière le mandat d’Ariel Henry, qui, pendant près de trois ans, n’a entrepris aucune action concrète pour résoudre la crise ou faciliter le retour à un processus démocratique et constitutionnel interrompu depuis le 13 janvier 2020 par l’ancien président Jovenel Moïse.
“En dehors des démarches institutionnelles et constitutionnelles, la solution doit impérativement découler d’un accord politique”, déclare Espérance. Il reconnaît que la formation d’un Conseil Présidentiel n’est pas idéale, mais il met en garde contre la tentation de remettre entièrement le pouvoir au régime PHTK, risquant ainsi de perpétuer le statu quo.
Selon lui, l’option de la Cour de Cassation, soutenue par plusieurs secteurs, n’est pas une solution constitutionnelle, car elle pourrait permettre à Ariel Henry de continuer à influencer le jeu politique à travers ses affiliés. Il souligne que la plupart des juges à la Cour de Cassation ont été nommés de manière irrégulière par Henry.
Espérance exhorte les conseillers présidentiels à s’accorder sur les modalités de fonctionnement et la feuille de route du Conseil Présidentiel.