Washington, mardi 21 septembre 2021- A part la Maison Blanche, le secrétaire à la sécurité intérieure des Etats-Unis s’est dit horrifié par les images montrant des scènes où des agents de la patrouille frontalière à cheval ont tenté d’attraper des migrants et ont utilisé leurs animaux pour les repousser vers le Mexique.
Des vidéos et photos de ces scènes dégradantes et humiliantes qui ont fait le tour du monde via les réseaux sociaux, semblent embarrasser l’administration qui, en même temps qu’elle continue sa politique d’expulsion des migrants haïtiens, commencent à prendre certaines dispositions pour calmer l’opinion publique.
Lundi, le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, s’est rendu au camp de fortune de Del Rio, au Texas, où près de 15 000 migrants haïtiens sont arrivés depuis le Mexique voisin et sont traités comme des animaux.
Alejandro Mayorkas a déclaré aux journalistes à Del Rio que le DHS enquêterait sur l’incident.
Lundi soir, alors que les critiques fusaient, le département de la sécurité intérieure a rendu public une déclaration annonçant des enquêtes plus formelles, que M. Mayorkas avait diligentées après avoir regardé les vidéos.
“Le Department of Homeland Security ne tolère pas les abus de migrants sous notre garde et nous prenons ces allégations très au sérieux”, selon le communiqué du DHS. “Les images sont extrêmement troublantes et les faits tirés de l’enquête complète, qui sera menée rapidement, définiront les mesures disciplinaires appropriées à prendre,’’ lit-on dans ce communiqué.
Le communiqué indique également que M. Mayorkas a demandé au bureau de contrôle interne du DHS d’envoyer du personnel dans le camp et de superviser la conduite des agents “à plein temps”.
‘‘ Nous nous engageons à traiter les migrants de manière sûre, ordonnée et humaine,’’ a-t-il déclaré, ajoutant que Nous pouvons et devons le faire de manière à garantir la sécurité et la dignité des migrants.’’
Pour sa part, le chef de la patrouille frontalière, Raul Ortiz, qui s’est adressé aux journalistes à Del Rio aux côtés d’Alejandro Mayorkas, a déclaré qu’il avait pris la décision de déployer les agents de patrouille à cheval pour ‘‘découvrir si nous avions des personnes en détresse et être en mesure de fournir des informations et des renseignements sur ce que le les organisations de trafiquants humains faisaient dans et autour de la rivière.’’
La patrouille frontalière, a-t-il poursuivi, utilise généralement des agents à cheval pour accéder à des terrains difficiles ou sans route, et parfois comme outil de contrôle des foules, un peu comme d’autres organismes d’application de la loi.
Prenant la défense de ses hommes, Raul Ortiz a déclaré qu’il était convaincu que les agents “essayaient de contrôler” leurs animaux, mais que les autorités “examineraient la question pour s’assurer que nous n’avons aucune activité qui pourrait être interprétée” comme une faute.
En dépit de la tempête de critique suscite particulièrement dans le camp des démocrates, l’administration Biden continue de refouler massivement les migrants haïtiens. Violant une décision judiciaire interdisant les rapatriements, l’administration en place a retardé de 14 jours l’entrée en vigueur de ladite décision afin de s’accorder le temps nécessaire pour déporter les milliers de migrants haitiens qui se trouvent actuellement à Del Rio.