Création par l’OEA d’un groupe de travail pour appuyer les élections en Haïti…

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WASHINGTON, samedi 11 février 2023– L’Organisation des États américains (OEA) a approuvé vendredi la création d’un groupe de travail, formé par les Etats membres de l’organisation, pour appuyer le gouvernement d’Haïti dans la préparation d’un éventuel processus électoral.

Par une résolution approuvée par acclamation, l’OEA a prévu la création du groupe, au plus tard le 22 février, pour maintenir un dialogue avec l’exécutif haïtien et trouver comment l’appuyer dans la préparation « d’élections inclusives, libres, justes et crédibles, ainsi que d’une transition démocratique ».

L’OEA a également exhorté les pays de la région à fournir une assistance aux autorités haïtiennes pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays.

Haïti a demandé à l’OEA et à l’ONU un soutien pour contenir la violence dans le pays, qui s’est aggravée considérablement depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

Le gouvernement d’Haïti a déclaré avoir besoin du soutien d’une force de sécurité internationale pour stabiliser le pays, en proie à la violence des gangs, qui contrôle 60% de la capitale, selon les estimations de l’ONU.

La semaine dernière, l’ambassadeur d’Haïti auprès de l’OEA, Léon Charles, ex- directeur général de la police nationale d’Haïti (PNH), a réitéré devant l’ensemble du corps qu’il avait besoin que des forces étrangères soient envoyées sur son territoire pour contenir la violence et garantir la sécurité dans un éventuel processus électoral.

Charles voudrait que les étrangers viennent faire à sa place, ce qu’il n’a pas pu faire après au moins neuf (9) opérations policières ratées pour déloger des gangs armés dont la dernier s’est soldée par le massacre le 12 mars 2021 au Village de Dieu, d’au moins six (6) policiers dont les corps n’ont jamais été récupérés, près de eux ans après.

Le Premier ministre de facto haïtien Ariel Henry a signé un accord politique le 21 décembre 2022 avec différents ‘‘partis politiques et groupes de la société civile’’ pour parvenir, dit-on, à des ‘‘élections libres et à une transition démocratique.’’

La période de transition de 14 mois comprend des élections cette année menant à l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement le 7 février 2024.

Henry a installé dans leurs fonctions lundi dernier les membres du Haut Conseil de Transition (HCT), organe prévu également dans l’accord controversé du 21 décembre.

Avouant son incapacité, en octobre dernier, le gouvernement de facto haïtien a officiellement demandé l’envoi d’une force étrangère en Haïti, après quoi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a proposé de créer une « force d’action rapide » avec du personnel militaire d’un ou plusieurs pays et non sous le drapeau des Nations Unies, une initiative qui ne s’est pas encore concrétisée.

Les haitiens sont divisés sur cette démarche. Certains se sont déclarés ouvertement favorables a la demande d’intervention militaire d’Ariel Henry. D’autres, au contraire, se sont prononcés en faveur d’une assistance technique, matérielle, logistique et technologique à la PNH pour venir a bout des gangs criminels.