Conflit larvé entre l’OPC et des Organismes de droits humains autour de la désignation de Me. Edmée Rémy au CSPJ

Me Renan Hedouville, Protecteur du Citoyen

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 21 avril 2021 –(RHInews)- Tout a commencé le 19 avril 2021 avec une note de protestation d’une vingtaine d’organisations de droits humains qualifiant de “nulle et de nulle effet” la désignation entachée de “fraude et de vice de forme” de Me. Edmée Rémy au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ).

Ces organismes de défense du droit de la personne ont surtout reproché à Me. Renan Hédouville, protecteur du citoyen, “sa partialité” et “son manque d’honnêteté” lors d’un processus “clandestin et opaque” ayant conduit à la désignation du représentant du secteur des droits humains au CSPJ.

Plus loin, ces organismes dont la POHDH, FJKL, la CE-JILAP, le BAI, le RNDDH, le CARDH, le GARR, KAY FANM et le CONHANE ont souhaité que le CSPJ délègue un membre de son Secrétariat technique, à titre d’observateur, pour un autre processus de désignation dans la plus grande transparence.

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a réagi en déclarant qu’“il ne se laissera pas intimider et continuera à exercer ses attributions en toute indépendance, conformément à sa loi organique de mai 2012”.

Dans cette correspondance datée du 21 avril adressée au Secrétaire exécutif de la Plate-forme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH), Alermy Piervilus qui est également représentant spécial des organisations de promotion et de défense des droits humains, l’OPC a affirmé que le contestant en question Me. Edmée Rémy a été élu à plus de quarante (40) voix lors d’une “élection libre, démocratique et transparente”, le 31 mars 2021.

“Vous vous êtes permis de créer un amalgame accompagné de remarques méchantes, mensongères, malhonnêtes, acides et dépourvues de tout fondement , tendant à salir l’image de l’OPC et du Protecteur lui-même”, a écrit Me. Renan Hédouville.

Me Chenet Jean-Baptiste a été désigné en 2018 comme représentant de la société civile et des droits humains pour un mandat de trois ans, au sein du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ).

Ce mandat est pratiquement arrivé à terme en 2021.

Le processus de désignation ou de renouvellement est dans l’impasse avec cette guerre ouverte entre l’OPC et des organisations de droits humains.

Le CSPJ est devenu un pion central dans une âpre bataille entre le pouvoir de facto, d’une part et des organismes de la société civile et de défense des droits de l’homme, d’autre part pour un certain contrôle politique.

Le CSPJ incluant Me. Chenet Jean-Baptiste avait assené un coup politique fatal à l’Exécutif d’alors en proclamant le 6 février 2021 la fin du mandat constitutionnel du président Jovenel Moïse le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de la constitution.

Cette sortie inhabituelle du CSPJ n’a pas plu à Jovenel Moïse qui a juré de prendre sa revanche au moment opportun, selon une source proche du Palais National.

Certains y voient maintenant la main de l’Exécutif de facto à travers l’Office de la Protection du Citoyen pour manœuvrer dans le sens de mettre hors d’état de nuire Me. Chenet Jean-Baptiste, avec cette nouvelle désignation très controversée.