Port-au-Prince, mardi 30 juillet 2024 – Le Conseil National Spirituel des Églises d’Haïti (CONASPEH) a renouvelé ses critiques envers la Fédération Protestante d’Haïti (FPH), l’accusant d’avoir désigné de manière unilatérale un représentant du secteur protestant au sein du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Face à cette situation, le CONASPEH exhorte le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à prendre en considération les revendications des autres organisations religieuses. L’organisation estime que le conseil présidentiel « ne devrait pas permettre à la FPH de nommer un représentant des cultes réformés au CEP sans consulter les autres groupes religieux ». Le Dr Françoise St-Vil Villier, présidente de CONASPEH, a exprimé l’espoir que le CPT « prenne les mesures nécessaires pour empêcher cette dérive, dissipant ainsi tout doute sur sa capacité à agir de manière impartiale et à organiser des élections transparentes et démocratiques ».
Le CONASPEH insiste sur l’importance d’un processus démocratique transparent, soulignant que le choix du représentant protestant devrait être le fruit d’un large consensus ou que le CPT accepte le candidat proposé par les organisations contestataires. L’organisation met en garde contre les « manœuvres antidémocratiques » de la FPH, qui risquent d’aggraver l’instabilité politique et de conduire à des élections frauduleuses.
La présidente de CONASPEH accuse également la FPH de nuire à l’unité au sein du secteur protestant. Elle souligne que, dans un contexte marqué par l’insécurité, la vie chère, la faim et le chômage, les dirigeants doivent démontrer leur capacité à sortir le pays de la crise actuelle. La précipitation de la FPH à s’impliquer dans le Haut Conseil de la Transition (HCT) et à nommer un représentant au CEP sans l’accord des autres organisations est perçue comme une tentative d’accaparement du pouvoir.
Le CONASPEH critique en outre la FPH pour son manque de respect des valeurs morales chrétiennes et son double jeu. « La FPH et les jeux de tricherie sont indissociables », a déclaré le Dr St-Vil Villier, ajoutant qu’il n’y a jamais eu, n’y a pas, et n’y aura jamais de pape dans le secteur protestant en Haïti.
Face à la crise de confiance envers les institutions et le scepticisme quant à la capacité des membres du conseil présidentiel à diriger le pays, le CONASPEH appelle à l’équité dans toutes les décisions concernant l’avenir de la nation. « CONASPEH dit non à l’exclusion sous toutes ses formes, non à la discrimination et non aux jeux de duplicité », conclut le Dr St-Vil Villier.