Port-au-Prince, mercredi 12 janvier 2022- Il y a aujourd’hui, douze ans exactement depuis qu’un tremblement de terre de magnitude 7.9 sur l’échelle de Richter avait touché Haïti.
Ce séisme dévastateur a fait au moins trois-cent mille mort, plusieurs milliers de blessés qui vont être plus tard amputés et plus de 1.5 millions de sans-abri, selon les chiffres officiels.
Les dégâts matériels ont été estimés à plus de 14 milliards de dollars américains.
La situation catastrophique provoqué par le tremblement de terre a suscité un vaste élan de solidarité internationale. Le monde entier était mobilisé au chevet d’Haïti et s’était engagé à supporter financièrement sa reconstruction.
Lors de la conférence de New-York en mars 2010 sur la reconstruction d’Haïti, les organisateurs tablaient sur une enveloppe de 3.8 milliards sur une période de 18 mois pour la première phase de ladite reconstruction.
Les bailleurs de fonds internationaux ont fait des promesses de l’ordre de 5.3 milliards de dollars américains sur deux ans et de 9.9 milliards sur un plus long terme. La tache de la reconstruction a été confiée à la fameuse commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) composée de vingt personnalités haïtiennes et étrangères et co-présidée par l’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton et le premier ministre haïtien d’alors, Jean-Max Bellerive.
A part ces fonds promis à Haïti, sa dette internationale a été annulée. A cela s’ajoute les 4.7 milliards de dollars américains de prêt du programme Petro Caribe qui devrait servir au développement agricole et des infrastructures du pays.
Douze ans après, le pays n’a toujours pas été reconstruit. Au contraire, la situation devient plus lamentable et les conditions de vie de la population plus grabataires.
Les fonds de la reconstruction et ceux de Petro Caribe ont été gaspillés. Protégés par un système de corruption bien rodé, les dilapidateurs continuent de courir les rues en toute impunité. Certains sont encore aux commandes ou veulent revenir aux commandes pendant que la population continue de végéter dangereusement dans la crasse et la misère abjecte.
Parallèlement, encouragé par un Etat effondré, la population n’a toujours pas changé de comportement. Elle continue de construire comme avant sans tenir compte des normes sismiques.
L’ingénieur Claude Prepty qui fait campagne depuis 2010 pour que la population adopte iun comportement plus responsable afin de mieux se préparer pour faire face au tremblement de terre, déplore que les citoyens continuent de pratiquer leurs vieilles routines.
Il affirme qu’il n’existe encore aucun moyen scientifique de prévoir un tremblement de terre. ‘‘L’important, dit-il, c’est d’adopter des comportements responsables notamment en matière de construction. Touts nos constructions doivent obéir aux normes sismiques,’’ souligne Claude Prepty.
Nous vivons dans un pays traversé par plusieurs failles, avec des activités sismiques intenses, nous devons être vigilants,’’ insiste-t-il, soulignant qu’en 2021, le pays a enregistré pas moins de 1647 secousses dont la magnitude varie de 1.2 jusqu’à 7.2.
Claude Prepty indique également que, depuis le séisme du 14 août 2021 qui a ravagé les départements du Sud, du Sud-Est et de la Grand-Anse, le pays a enregistré plus de 1300 secousses, plus ou moins de forte magnitude.
Le tremblement de terre du 14 août a fait au moins 2 mille 248 morts, 12 mille 763 blessés et 329 disparus. La catastrophe a affecté directement 690 mille personnes et a occasionné l’effondrement de 53 mille maisons dans les départements de la Grand-Anse, du Sud et des Nippes, selon la direction de la protection civile.