CAP-HAITIEN, samedi 18 novembre 2023 – Aujourd’hui marque le 220e anniversaire de la Bataille de Vertières, un événement historique qui a scellé le destin d’Haïti en tant que première république noire indépendante.
La commémoration de cette bataille emblématique résonne avec le courage et la détermination du peuple haïtien dans sa lutte continue pour la liberté.
Le 18 novembre 1803, les troupes haïtiennes, dirigées par le général Jean-Jacques Dessalines, ont remporté une victoire décisive contre les forces françaises à Vertières, marquant ainsi la fin de la domination coloniale française à Saint-Domingue.
Au terme de treize (13) de luttes acharnées, Haïti est devenue la première république noire indépendante du monde. Cela a rompu avec la tradition esclavagiste de l’époque et a inspiré d’autres mouvements d’émancipation et de lutte pour l’indépendance dans les colonies et les régions opprimées.
La réussite de la révolte haïtienne a envoyé un message fort aux puissances coloniales et aux partisans de l’esclavage. Elle a contribué à affaiblir le système esclavagiste en encourageant les mouvements abolitionnistes et en sapant la légitimité morale de l’esclavage.
Sur le plan diplomatique, les puissances coloniales de l’époque, en particulier la France, ont été mécontentes de la perte de Haïti. La France a exigé d’Haïti le paiement d’énormes réparations pour les pertes subies pendant la révolte. Cela a entraîné une dette importante pour Haïti, qui a eu des conséquences économiques et politiques durables et dévastatrices.
En raison de craintes liées à la propagation des idées révolutionnaires et de la discrimination raciale, Haïti a été largement isolée sur la scène internationale. De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont hésité à reconnaître Haïti en tant que nation indépendante, ce qui a eu des conséquences sur son développement économique et politique.
La journée du 18 novembre est maintenant célébrée comme la Journée de la Bataille de Vertières, un symbole de l’indépendance et de la résistance du peuple haïtien-la journée qui a rétabli la dignité de l’homme noire de manière générale.
Cependant, alors qu’Haïti commémore son passé glorieux, le pays fait face à de nombreux défis au cours des 220 dernières années. Des problèmes tels que la pauvreté, l’instabilité politique, la corruption et les catastrophes naturelles ont entravé le développement économique et social du pays.
En 2023, Haïti se trouve donc à la croisée des défis. Des troubles politiques récents ont engendré une instabilité persistante, impactant la vie quotidienne des citoyens et entravant les efforts de reconstruction. Les inégalités économiques persistent, avec une grande partie de la population vivant dans des conditions précaires.
Les catastrophes naturelles, notamment les ouragans et les séismes, continuent de représenter une menace sérieuse pour Haïti. Les faibles infrastructures fragiles du pays rendent la population particulièrement vulnérable aux effets dévastateurs de ces phénomènes naturels.
A tout cela, s’ajoute le phénomène des gangs qui entretiennent un climat permanent de terreur en Haïti où le gouvernement se montre peu soucieux de la sécurité de la population et la police qui se révèle incapable de s’acquitter de sa tâche.
La vie des Haïtiens est fortement affectée par l’impact des activités criminelles des gangs. Les gangs en Haïti ont longtemps été associés à la violence, à l’instabilité politique et à la pauvreté.
Les activités criminelles des gangs contribuent à un climat d’insécurité généralisé. Les habitants vivent dans la peur constante des violences, des enlèvements et d’autres crimes. Cela affecte leur bien-être psychologique et nuit à leur qualité de vie.
Les gangs peuvent contrôler certaines zones, limitant ainsi l’accès des résidents aux services de base tels que l’éducation, les soins de santé et les infrastructures publiques. Les écoles peuvent être fermées, les cliniques médicales peuvent être inaccessibles, ce qui a des conséquences néfastes sur le développement éducatif et sanitaire de la population.
Les activités criminelles entravent le développement économique en créant un environnement hostile aux investissements. Les entreprises peuvent être contraintes de fermer en raison de l’insécurité, entraînant la perte d’emplois et l’augmentation du chômage. Les gangs sont parfois impliqués dans l’extorsion, affectant ainsi les petites entreprises.
Les personnes peuvent être contraintes de quitter leur domicile en raison des violences perpétrées par les gangs. Cela entraîne des déplacements forcés, des familles séparées et des communautés déchirées, contribuant à la crise humanitaire.
La présence de gangs est souvent liée à la corruption au sein des institutions gouvernementales. L’impunité pour les crimes commis par les gangs peut décourager la confiance des citoyens dans le système judiciaire et les institutions, aggravant ainsi les problèmes de gouvernance.
Les écoles peuvent être fermées ou fonctionner de manière irrégulière en raison de l’insécurité. Les enfants sont alors privés de leur droit à une éducation de qualité, ce qui compromet leur avenir et contribue à la perpétuation du cycle de la pauvreté.
Dans l’ensemble, l’impact des activités criminelles des gangs contribue à une crise humanitaire, avec des conséquences graves sur la vie quotidienne des Haïtiens. L’accès aux besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau potable et les soins de santé est compromis.
Aujourd’hui, Haïti se trouve à un carrefour décisif dans son parcours vers le développement. La question de la souveraineté émerge comme un point critique, soulignant la nécessité d’une autonomie renforcée pour surmonter les défis persistants du sous-développement.
Ces défis ont souvent été exacerbés par des facteurs externes, entravant la capacité du pays à atteindre son plein potentiel. La question de la souveraineté est devenue centrale dans les discussions sur la voie à suivre pour sortir du sous-développement.
Haïti a souvent été confrontée à une dépendance économique envers des acteurs extérieurs. La nécessité de recouvrer sa souveraineté économique s’impose, avec un appel à encourager l’investissement national et étranger, mais dans des termes équitables et bénéfiques pour le développement interne.
Le renforcement des institutions démocratiques est essentiel pour assurer une gouvernance transparente et participative. Haïti doit rechercher des partenariats internationaux qui respectent sa souveraineté politique, tout en promouvant la stabilité intérieure nécessaire à un développement durable.
La mise en place de politiques visant à assurer l’autosuffisance alimentaire et la gestion durable des ressources naturelles est cruciale. Haïti doit pouvoir décider de son propre destin en matière de préservation de l’environnement et de l’exploitation de ses ressources naturelles.
Investir dans une éducation de qualité qui valorise la richesse culturelle d’Haïti est une étape vers l’autonomie intellectuelle. Le renforcement de l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles et les populations défavorisées, contribuera à forger une société éclairée et dynamique.
La souveraineté implique également la capacité d’assurer la sécurité interne et de lutter contre la corruption. Le renforcement des forces de sécurité et la promotion de pratiques gouvernementales transparentes sont essentiels pour créer un environnement propice au développement.
La communauté internationale est appelée à soutenir Haïti dans ses efforts pour recouvrer sa souveraineté, en favorisant des partenariats équitables et en respectant la volonté du peuple haïtien. Le pays a besoin d’une coopération mondiale qui renforce son autonomie plutôt que de la restreindre.
La nécessité pour Haïti de recouvrer sa souveraineté émerge comme un impératif pour sortir du sous-développement. Cela nécessitera des efforts concertés, à la fois au niveau national et international, pour permettre à Haïti de façonner son propre avenir et de réaliser son plein potentiel.