Miami, mardi 15 juin 2021- Il y a exactement dix (10) ans ce mardi 15 juin depuis que l’ancien président Joseph Michel Martelly a imposé, de manière illégale, deux taxes sur les transferts d’argent en provenance et en direction d’Haïti et sur les appels téléphoniques internationaux.
Cette mesure prise par M. Martelly sans l’approbation du parlement et sans l’avis d’un conseil des ministres légitimes, est entrée en vigueur le 15 juin 2011.
Depuis cette date, la Banque Centrale et le CONATEL collectent respectivement $1.50 US sur chaque transfert d’argent en provenance ou en direction d’Haïti et cinq (5) centimes sur chaque appel téléphonique international.
Les montants collectés devraient alimenter un fonds dénommé, ‘’ Fonds national d’Education’’ (FNE).
Les nouvelles taxes de Martelly visaient à collecter un montant de trois-cent -soixante (360.000.000) millions de dollars américains sur une période de cinq (5) ans pour scolariser cinq-cents mille (500,000) jeunes haitiens, à raison de cent (100,000) par an.
Géré dans la plus grande opacité, personne ne sait véritablement le montant des fonds collectés au profit du FNE ni comment lesdits fonds ont été utilisés.
Seule certitude, des millions de dollars américains ont bien été collectés au nom des enfants haitiens qui continuent d’être exclus du système scolaire haïtien par centaine de milliers.
Pour avoir une meilleure idée des fonds collectés depuis dix (10) ans, ils se référer à une déclaration faite par Michel Martelly, à New-York, le 27 juin 2011, soit 13 jours après l’entrée en vigueur des nouvelles taxes, lors du ‘’Creole Festival.
‘’A raison de cinq (5) centimes collectés par minute sur les appels internationaux, les compagnies de téléphones ont prélevé une somme de 100 mille dollars américains par jour pour le compte du FNE,’’ avait déclaré Michel Martelly.
En fait, chaque mois, le Fonds National de l’Education encaisse au moins trois (3) millions de dollars américains, selon M. Martelly.
Quant à la taxe sur les transferts d’argent en direction ou en provenance d’Haïti, elle devrait générer au moins cinq (5) millions de dollars américains chaque mois, selon les prévisions du régime ‘’Tet Kale’’ (crâne rasé), conduit à l’époque par Martelly.
En additionnant les 3 millions prélevés mensuellement sur les appels téléphoniques au 5 millions de dollars sur les transferts d’argent, on obtient un montant de huit (8) millions de dollars collectés chaque mois par le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) et la Banque de la République d’Haïti (BRH).
Donc, Après dix (10) ans de collecte, le gouvernement haïtien devrait atteindre largement ses objectifs, au-delà même de ses espérances, quand on sait que la démarche consistait à encaisser la bagatelle somme de 360 millions de dollars américains pour financer l’éducation des jeunes haïtiens. D’autant que les transferts d’argent sur Haïti continuent de couler à flot et connaissent une augmentation spectaculaire. En 2013, lorsque les haïtiens expatriés envoyaient environ 2.5 millions de dollars américains, les transferts d’argent sur Haïti avaient connu une augmentation de 8%.
Selon la banque Mondiale, les haitiens de l’étranger ont envoyé pas moins de 3.5 millions de dollars américains en Haïti en 2020.
Cependant, dix (10) ans depuis que l’Etat haïtien collecte ces fonds, il y a encore dans le pays, au moins cinq-cents (500,000) mille enfants qui ne sont toujours pas scolarisés sans que personne ne fournisse aucune explication sur l’utilisation de l’argent prélevé sur les transferts d’argent et appels téléphoniques.
Selon le recensement scolaire réalisé en 2011, l’Etat haïtien satisfait à peine 20% de l’offre scolaire. C’est le secteur privé qui gère le reste, soit 80%, quasiment à sa guise.
La Constitution de 1987 fait de l’Etat Haïtien le garant du droit à l’éducation de chaque haïtien. Elle le dit clairement en son article 32-1 : ‘’L’Education est une charge de L’État et des Collectivités Territoriales. Ils doivent mettre l’École gratuitement à la portée de tous et veiller au niveau de formation des Enseignants des Secteurs Public et Privé.’’