Claude Joseph se résigne à quitter la primature et à transmettre le pouvoir à son remplaçant, Ariel Joseph

RHINEWS
Dr. Ariel Henry, Premier ministre nomme et Dr,. Claude Joseph, Premier ministre interimaire de facto

Port-au-Prince, lundi 19 juillet 2021- Les premiers ministres de facto se relayent à la primature. Dr. Claude Joseph, premier ministre intérimaire de facto depuis le 14 avril dernier, a annoncé ce lundi qu’il transmettra le pouvoir ce mardi 20 juillet à son remplaçant, Dr. Ariel Henry, lui-même aussi premier ministre de facto nommé par Jovenel Moïse avant son assassinat.

La décision de Claude Joseph de quitter la primature intervient après que le Core Group, principal allié du régime PHTK et du président défunt, ait approuvé le choix de Ariel Henry et appelé samedi 17 juillet à la formation d’un gouvernement ‘’consensuel et inclusif.’’

Claude Joseph, Ariel Henry et Joseph Lambert se disputaient la succession du pouvoir après la disparition tragique de Jovenel Moïse. Le Core Group qui, depuis quelques temps, fait et défait en Haïti, notamment en ce qui a trait à la désignation des dirigeants du pays, a validé le choix du président assassiné pour poursuivre son agenda politique.

Démissionné du poste de premier ministre intérimaire de facto, Claude Joseph conserve tout de même son portefeuille de ministre des Affaires Etrangères.

Le premier ministre intérimaire sortant a confié lundi au Miami Herald qu’”Il n’y a aucune pression pour que je prenne cette décision. “J’ai juste décidé de lui transférer le pouvoir parce qu’il était la dernière volonté du président, même si le processus n’était pas terminé.”

Soulagé de pouvoir enfin entrer à la primature, Ariel Henry, 71 ans, a déclaré au Miami Herald, en réaction à cette information : ‘’Demain, le gouvernement de réconciliation que voulait le président Jovenel Moïse sera en place.’’

Depuis le 7 février dernier le mandat constitutionnel de Jovenel Moïse avait expiré, selon les dispositions de l’article 134-2 de la constitution amendée, mais s’accrochait quand même au pouvoir avec le soutien de la communauté internationale.

Son assassinat tragique dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier en sa résidence dans des conditions non encore élucidées, a plongé le pays dans une situation inédite de vides institutionnels où tous les pouvoirs de l’Etat, l’exécutif, le judiciaire sont décapités et le législatif dysfonctionnel.

Pire, en dehors d’un consensus ou d’un compromis politique, il n’existe aucun mécanisme légal et constitutionnel pour combler ces vides.

L’opposition politique et la société civile ne parviennent toujours pas à un accord politique pour résoudre la crise, près de deux semaines après l’assassinat de Jovenel Moïse.