Claude Joseph : « Le gouvernement en place est un gouvernement d’assassins et de criminels qui font obstruction à la justice »…

Dr. Claude Joseph, Ex-premier ministre interimaire de fait...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 6 juillet 2022– Claude Joseph a critiqué vertement le gouvernement en place dont il a fait partie en tant que ministre des affaires étrangères, pour se manœuvres visant à empêcher l’enquête sur le meurtre de l’ancien président Jovenel Moïse.

S’exprimant à l’occasion du premier anniversaire de l’assassinat de Jovenel Moïse, l’ex-premier ministre intérimaire de fait a dénoncé ‘‘l’incompétence, la méchanceté et la soif du pouvoir’’ de l’équipe gouvernementale conduite par le premier ministre de facto Ariel Henry qui, selon lui, aurait tout manigancé pour bloquer l’enquête sur l’assassinat de Moïse.

Joseph qui s’est présenté comme l’un des plus fidèles et des plus loyaux jovenelistes, a déploré qu’un suspect dans l’assassinat de Moïse, le jordanien Samir Handal, ait été libéré par la justice turque après que le gouvernement ait ‘‘délibérément produit une demande d’extradition bâclée’’ qui, a-t-il indiqué, n’avait aucune chance d’aboutir.

Il a souligné que le ministre de fait de la justice a annexé à la demande d’extradition du gouvernement haïtien une correspondance qui lui a été adressé par le juge Garry Orélien qui instruisait le dossier, l’informant de ses difficultés à auditionner les mercenaires colombiens sans leurs avocats.

Joseph a affirmé que, cette attitude du gouvernement a servi la cause des avocats de Samir Handal pour obtenir sa libération facilement.

Selon lui, cela participe de la volonté des autorités en place de faire obstruction à la justice et à la manifestation de la vérité dans le cadre de l’assassinat de l’ex-président.

Se référant aux rapports d’enquête de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Joseph a une nouvelle fois accusé Ariel Henry d’implication dans la planification du meurtre de Moïse.

Il a estimé que ceux qui exercent le pouvoir actuellement étaient, pour la plupart, opposés à Jovenel Moïse et entre eux-mêmes, mais ils se sont entendus pour l’assassiner.

Pire encore, a-t-il poursuivi, ‘‘après assassiné son caractère par des campagnes de mensonge, ils l’ont assassiné physiquement et, ils se proposent d’assassiner son rêve sa vision et ses réalisations.’’

Selon Claude Joseph, « le gouvernement en place est un gouvernement d’assassins et de criminels ayant a sa tête un suspect important, Ariel Henry qui fait obstruction à la justice pour ne pas répondre aux questions de la justice et empêcher que justice soit rendue au président défunt ».

Il a également reproché à M. Henry de n’avoir pas continué les projets entamés par Moïse. Cela traduit non seulement la trahison d’Ariel Henry envers l’ex-président qui l’avait nommé au poste de premier ministre, mais sa volonté d’assassiner, a-t-il, ajouté, la mémoire de Moïse.

Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en sa résidence à Pèlerin.

Plus d’une quarantaine d’individus, dont des mercenaires colombiens, des américains originaires d’Haïti et des policiers haïtiens, ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.

Trois suspects, le colombien Mario Antonio Palacios Palacios, le chilien Rodolphe Jaar et l’ex-sénateur haïtien, John Joël Joseph ont été formellement inculpés par la justice des Etats-Unis pour leur implication présumée dans le meurtre de Jovenel Moïse.

Un après cet assassinat, le procès des présumés assassins de Moïse n’a toujours pas eu lieu. Des juges d’instruction se succèdent dans le traitement du dossier, mais pas d’avancée significative, constatent plusieurs organisations des droits humains, dont le RNDDH et le CARDH.