New-York, lundi 28 février 2022– L’ex-premier ministre de fait Claude Joseph s’est dit préoccupé par le blocage de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.

Dans une interview à RHINEWS, M. Joseph s’est félicité de ce que, selon lui, ‘‘toutes les avancées enregistrées dans le cadre de l’investigation dont l’arrestation des mercenaires colombiens et de Samir Handal entre autres, ont effectuées sous son leadership.’’

Huit (8) mois se sont écoulés depuis l’assassinat, l’enquête est aujourd’hui au point mort et cela m’inquiète a-t-il déclaré, accusant Dr. Ariel Henry de tout faire pour empêcher l’aboutissement de l’enquête.

Dr. Joseph s’est dit convaincu de l’implication présumée de son successeur à la primature dans le meurtre de Jovenel Moïse puisqu’il était en contact permanent avant et après le crime avec l’un des suspects clés dans cette affaire, Joseph Félix Badio.

Selon M. Joseph, le comportement de Dr. Henry vis-à-vis de l’ex-ministre de la justice, Rockfeller Vincent et l’ancien commissaire a.i du gouvernement de Port-au-Prince, Bedford Claude, lève le voile sur sa participation présumée dans l’assassinat.

Après leur renvoi du gouvernement et de la fonction publique, les deux hommes qui faisaient l’objet de menace, ont dû se réfugier à l’étranger, a indiqué Claude Joseph.

Il a affirmé que la présence d’Ariel Henry à la tête de la primature constitue un obstacle majeur a l’aboutissement de l’enquête, ajoutant que, c’est pour cette raison qu’l veut s’accrocher au pouvoir à tout prix afin de se couvrir et de se mettre à l’abri des poursuites judiciaires.

Dr. Claude Joseph dont le nom a été associé au dossier de l’assassinat de l’ancien président par un journal colombien ‘‘Noticias Caracol,’’ s’est dit confiant que la vérité finira par jaillir autour du meurtre de Moïse.

Il s’est dit déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir afin que tous ceux qui impliqués de près ou de loin dans l’assassinat de Jovenel Moïse répondent de leurs actes devant un tribunal, arguant ‘‘qu’il est inadmissible pour qu’après avoir commis un crime aussi odieux, des criminels se croient autorisés d’intimider ceux qui réclament justice en faveur de la victime.’’

Jovenel Moïse a été sauvagement assassiné en sa résidence dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 par commando composé de mercenaires colombiens et d’américains originaires d’Haïti, selon le rapport de 124 pages de la direction centrale de police judiciaire (DCPJ).

Ce même rapport épingle de nombreuses personnes dont des policiers, des politiciens, des hommes d’affaires entre autres. Il fait état également de deux appels téléphoniques passés entre Dr. Ariel Henry et Joseph Félix Badio, un des cerveaux présumés du crime, quelques heures après l’assassinat de Jovenel Moïse.

Cependant, M. Henry a nié à plusieurs reprises être impliqué dans la planification du meurtre de Jovenel Moïse. Il n’a pas été auditionné ni par la DCPJ ni par un juge d’instruction, en dépit des graves soupçons qui pèsent sur lui.