WASHINGTON, (DC), mardi 10 septembre 2024– Revenant sur son voyage en Haïti, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement des États-Unis à accompagner le pays dans sa transition politique et sécuritaire. Cette visite intervient alors qu’Haïti fait face à des défis majeurs, notamment la violence des gangs et une instabilité politique persistante. Blinken a néanmoins exprimé un message d’espoir, affirmant que « c’est le peuple haïtien qui écrira l’avenir d’Haïti », une déclaration visant à souligner que l’avenir du pays dépendra avant tout de la volonté de ses citoyens, et non des acteurs criminels.
Au cœur des discussions se trouve le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), mis en place pour organiser des élections démocratiques. Blinken a rencontré Edgard Leblanc, président du CPT, pour discuter des progrès réalisés dans la préparation de ces élections. Il a souligné que « les efforts du Conseil sont cruciaux pour permettre aux Haïtiens de choisir leurs dirigeants et restaurer la gouvernance démocratique ». Il a également insisté sur la nécessité pour le CPT de nommer rapidement un Conseil Électoral Provisoire afin de garantir des élections transparentes et crédibles.
L’un des principaux défis pour Haïti reste la montée en puissance des gangs qui contrôlent de larges portions du territoire. Blinken a réitéré le soutien des États-Unis à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS), autorisée par les Nations Unies, et renforcée par l’arrivée de plus de 380 personnels kenyans. Cette mission, en collaboration avec la Police Nationale d’Haïti (PNH), a intensifié ses opérations conjointes contre les gangs. « La MSS et la PNH ont envoyé un message clair : ce ne sont pas les gangs, mais le peuple haïtien, qui décidera de l’avenir du pays », a déclaré Blinken.
Depuis 2021, les États-Unis ont investi plus de 200 millions de dollars pour former et équiper la PNH, en particulier des unités spécialisées dans la lutte contre les gangs. De plus, 300 millions de dollars supplémentaires ont été mobilisés pour la mission multinationale, incluant l’envoi de matériel tel que des véhicules blindés, des radios et des lunettes de vision nocturne.
Blinken a également abordé la question de la corruption, un problème endémique qui mine les efforts de rétablissement d’Haïti. Il a mentionné les récentes sanctions américaines contre l’ancien président Michel Martelly, accusé d’encourager la violence et le trafic de drogue. « Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour tenir pour responsables ceux qui facilitent la violence, le trafic de drogue et l’instabilité », a-t-il affirmé. La transparence et la lutte contre la corruption sont, selon Blinken, des éléments essentiels pour restaurer la confiance du peuple haïtien dans ses institutions.
Au-delà de l’implication des États-Unis, Blinken a salué l’engagement de la communauté internationale, en particulier celui du Kenya et des pays de la CARICOM, pour aider à stabiliser Haïti. Le leadership du Kenya, sous la présidence de William Ruto, et le soutien des partenaires régionaux sont jugés indispensables dans cette mission multinationale, qui vise à restaurer l’ordre et permettre un retour à la stabilité.