Célébration de la journée de l’enfant haïtien, dans un contexte marqué par la privation et l’injustice.

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Port-au-Prince, 14 juin 2020- Ce dimanche 14 Juin ramène la journée de l’enfant haïtien. Cette journée est célébrée cette année sous le thème : ‘’ Pran swen tèt nou, pran swen timoun yo’’ (Prenez soin de vous, prenez soin des enfants).

Célébrée dans un contexte marqué par le coronavirus, la journée de l’enfant haïtien inclut la promotion de l’ensemble des droits de l’enfant, en s’adressant à tous les citoyens et toutes les institutions en contact avec eux et ou dédiés à leur bien-être.

‘’Avant d’être une célébration, écrit l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche (IBESR), la journée de l’enfant est, au fond, l’occasion pour réaffirmer quelques principes fondamentaux qui doivent guider les pensées et les actions de toutes et de tous.’’

L’IBESR souligne que les enfants sont de puissants agents de changement.Et la famille est la base de toute société. ‘’Dans les faits, aucune société ne peut être paisible, juste et viable quand les enfants vivent dans un environnement qui freine leur potentielle évolution et compromet leur santé, leur capacité à se structurer, limiter leur chance d’intégration et leur réussite personnelle, selon l’IBESR.’’

La célébration de la journée de l’enfant haïtien se déroule aussi dans un contexte d’injustice sociale où les enfants sont privés de la jouissance de leurs droits les plus élémentaires.

Actuellement, plus de cinq-cent mille enfants en âge scolaire ne sont toujours pas scolarisés. Depuis neuf  (9) ans, la Banque Centrale et le CONATEL collectent respectivement $1.50 us sur les transferts d’argent à destination ou en provenance d’Haïti et cinq centimes sur chaque appel téléphonique international pour alimenter un fonds, FNE (Fonds National de l’Education) pour la scolarisation des jeunes haïtiens.

Ce fonds créé sous l’administration Martelly devrait permettre à l’Etat de collecter un montant de 360 millions de dollars américains sur une période de 5 ans afin de scolariser cinq-cent mille enfants sur une durée de 5 ans à raison de cent (100) mille par an.

Il y a exactement quatre (4) mois depuis que des enfants dont certains à mobilité réduite ont trouvé la mort dans un incendie de leur orphelinat à Fermathe. A date, aucune responsabilité n’est encore fixée. Aucune mesure administrative ou pénale n’a encore été annoncée contre qui que ce soit.

Les fonctionnaires publics directement concernés par cette affaire sont toujours en poste. Les responsables de l’orphelinat qui fonctionnaient de manière irrégulière dans le pays ne s’inquiètent de rien. La justice est toujours muette sur ce dossier.