Ce 30 septembre ramène le 30e anniversaire du plus sanglant coup d’Etat militaire de toute l’histoire d’Haïti

Dr. Jean Bertrand Aristide, ancien president d'Haiti...

Port-au-Prince, jeudi 30 septembre 2021- Le 30 septembre 1991, l’ordre constitutionnel et le processus démocratique sont interrompus brutalement en Haïti par un coup d’Etat militaire, le plus sanglant de toute l’histoire nationale.

Le président élu démocratiquement sept (7) mois plus tôt, Jean Bertrand Aristide, est renversé par les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) emmené à l’époque par Raoul Cédras et Michel François, respectivement général en chef intérimaire et colonel.

Pour commettre ce forfait, les militaires avaient le soutien d’une importante frange de la bourgeoisie haïtienne, une partie de la classe politique et de l’ambassade américaine.

Le coup dure trois (3) ans. Au cours des trois (3) ans, l’Armée appuyée par un corps paramilitaire Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH), dirigé à l’époque par Emmanuel ‘’Toto’’ Constant et Louis Jodel Chamblain, mène une campagne systématique de terreur et de répression populaire aveugle.

Les masses défavorisées des quartiers populaires indéfiées, pour la plupart, comme les plus fervents partisans du président renversé, sont les principales cibles du tandem Armée d’Haïti/FRAPH qui massacre, incendient pillent et violent en toute impunité.

Selon divers organismes de défense des droits humains nationaux et internationaux, entre trois (3000) et cinq (5000) mille personnes sont tuées durant le coup d’Etat militaire.

Trente (30) ans après ce putsch, les proches des victimes attendent toujours désespérément que justice leur soit rendue.

Le rare procès réalisé dans le cadre des crimes commis pendant la période du coup d’Etat militaire du 30 septembre 1991, remonte au mois d’Avril 2000. Au cours de ce procès, plusieurs personnes ont été condamnées à perpétuité par contumace dont Emmanuel ‘’Toto’’ Constant, cerveau de l’organisation criminelle, FRAPH.

Ce dernier qui a purgé une peine d’emprisonnement aux Etats-Unis pour fraude immobilière est actuellement incarcéré aux Gonaïves après avoir été déporté en Haïti par l’immigration américaine.

Toutefois, le dossier qui fait l’objet d’un recours en cassation, continue de trainer en longueur. La justice ne s’est toujours pas prononcée sur le cas de Toto Constant.

Certains des acteurs ayant participé au putsch du 30 septembre 1991 sont décédés, mais d’autres continuent de se la couler belle sans s’inquiéter de rien. Ils auraient même participé à d’autres coups, notamment a celui du 29 février 2004, une nouvelle fois contre Jean-Bertrand Aristide.

Lors d’une conférence ce jeudi, la coordonnatrice nationale de Fanmi Lavalas, Dr. Maryse Narcisse, a souligné la nécessité pour les masses défavorisées de se mobiliser pour mettre fin au système d’exploitation et d’exclusion ayant planifié, financé et exécuté les deux coups d’Etat contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide.

Selon Dr. Narcisse, la crise multidimensionnelle que connait le pays est la conséquence directe de ces deux putschs contre la constitution et la démocratie.

Elle a exhorté tous les progressistes et les démocrates a conjuguer leurs efforts pour entamer véritablement les chantiers du changement et de la construction d’un Etat au service des citoyens.

Maryse Narcisse a déclaré que 30 ans après le premier coup d’Etat contre ‘‘Titid’’ les défis demeurent les mêmes, soulignant la nécessité de doter le pays d’un gouvernement de salut public pour adresser, dans le cadre d’une transition de rupture, les vrais problèmes du pays.