Port-au-Prince, mercredi 28 juillet 2021- Il y a aujourd’hui, 106 ans depuis que les américains avaient occupé Haïti pour la première fois.
Cette occupation qui a duré dix-neuf (19) ans (1915/1934) était intervenue suite à une période de grande stabilité politique et sociale en Haïti ponctuée de coups d’Etat sanglants.
Ils sont revenus en 1994 au moment de ramener Jean Bertrand Aristide au pouvoir, victime d’un violent coup d’Etat le 30 septembre 1991, après sept (7) mois de pouvoir. Ce putsch militaire financé par un secteur de la bourgeoisie haïtienne, était supporté par les Etats-Unis où le président Aristide a vécu pendant trois ans en exile.
En 2004, ils sont revenus pour la troisième fois, après avoir renversé du pouvoir avec la complicité des mêmes groupes, M Aristide, pour la deuxième fois après trois ans au pouvoir.
Le 7 juillet dernier, le même jour de l’assassinat du président Jovenel Moïse, c’est le premier ministre intérimaire de facto, Dr. Claude Joseph qui a écrit officiellement à l’administration Biden et au conseil de sécurité des Nations-Unies pour solliciter l’envoi en Haïti de troupes militaires.
A l’occasion du 106e anniversaire de la première occupation américaine d’Haïti aucune activité officielle n’a été organisée pour marquer cette date.
Cependant, le secteur démocratique et populaire et des organisations de base sont descendus dans les rues pour dénoncer l’ingérence américaine dans les affaires internes d’Haïti, toutes les violations, les injustices et les crimes commis parla première puissance mondiale en Haïti.
Très remontés contre la politique étrangère des Etats-Unis en Haïti, les protestataires ont accusé la République étoilée d’implication dans de nombreux crimes d’Etat en Haïti. Selon eux, les Etats-Unis sont fortement responsables du malheur d’Haïti.
‘’En plus des différentes occupations d’Haïti, les Etats-Unis ont supporté aveuglement, ont-ils dénoncé, tous les régimes dictatoriaux qui ont démantelé toutes les institutions républicaines, violé les lois du pays et les droits humains.’’
Ils ont souligné le fait que les Etats-Unis, a travers son ambassade, décident de pérenniser le règne ‘’Tet Kale,’’ après l’assassinat de Jovenel Moïse, au détriment des revendications des masses populaires qui réclament depuis trois ans une transition de rupture.
Les protestataires se sont rendus a Delmas 32 où ils ont déposé une gerbe de fleur à la rue Dessalines en mémoire d’une quinzaine de personnes qui ont été assassinées dans la nuit du 29 au 30 juin 2021.
Ils ont honoré également la mémoire de l’activiste politique et militante féministe, Antoinette Duclaire 33, ans et Diego Charles, journaliste qui ont été exécutés a la rue Acacia, a Christ-Roi cette nuit-là.
Présent a cette marche, Me André Michel, porte-parole du secteur démocratique et populaire (SDP), a dénoncé le climat de terreur instauré par le régime PHTK qui, a-t-il dit, jouissant du soutien des Etats-Unis a fédéré des gangs armés qui pourrissent la vie des citoyens.
Selon André Michel les occupations américaines ont apporté plus de corruption et de misère à Haïti en raison de leur politique étrangère basée sur un rapport de domination brutale du pays.
André Michel a également accusé les Etats-Unis d’imposer au pays des dirigeants corrompus et incompétents.