PORT-AU-PRINCE, lundi 2 octobre 2023– Dans la nuit du 02 octobre 1937 a débuté, sur ordre express du dictateur Rafael Leonidas Trujillo, un génocide connu sous le nom de « Massacre du Persil », rappelle le Combite des Organisations politiques, syndicales et populaire.
Se référant a l’histoire, l’organisation souligne que suite à une réception offerte en son honneur à la résidence de Doña Isabel Mayer, alliée et porte-parole des grands dons dominicains de la zone, ‘‘Trujillo prononça un discours haineux teinté de xénophobie, d’haïtianophobie où il invita les ultranationalistes dominicains en particulier à agresser ou assassiner en masse tous les Haïtiens travaillant ou vivant dans la zone.’’
« J’ai appris que les Haïtiens volent de la nourriture et du bétail aux fermiers. Aux Dominicains qui se plaignent de ces déprédations de la part des Haïtiens qui vivent parmi eux, je réponds : ‘Nous règlerons cette affaire.’ D’ailleurs, nous avons déjà commencé. Environ trois cents Haïtiens ont été tués à Banica. Et nous devons continuer à résoudre ce problème », déclara-t-il.
Selon Combite, ‘‘par ce discours xénophobe et criminel, signé l’arrêt de mort de plus d’une trentaine de milliers de nos compatriotes. Quelques heures après son discours, a commencé, comme planifié, le massacre à coups de machette de plus de 30 mille immigrés et ressortissants haïtiens par des soldats et civils dominicains. Ainsi, vieillards, enfants, femmes, jeunes haïtiens, tous ont été froidement assassinés, découpés à la baïonnette et à la machette. Un grand nombre d’Haïtiens périrent noyés en tentant de passer la rivière Massacre à la nage.’’
‘‘Les soldats dominicains et consorts ont exigé aux femmes d’écarter les deux bras, pour se faire enfoncer une fourche dans le corps. Même les bébés haïtiens ne furent pas épargnés, ils ont été saccages, éventrés. Un sort horrible leur était réservé car, « Les bébés furent pris par les pieds, avant d’avoir le crâne fracassé contre les murs des maisons. Certains sont envoyés en l’air pour être accueillis avec la pointe des baïonnettes », fait remarquer l’organisation dans un communiqué.
L’organisation note que ‘‘de même que le gouvernement de Sténio Vincent n’a pas levé le petit doigt pour défendre véritablement les victimes haïtiennes du massacre inique d’octobre 1937 perpétré par le gouvernement dominicain mais opta pour « une politique de compromission et de soumission face à Trujillo » ; le gouvernement d’Ariel Henry a agi pareillement dans le cas du dossier du canal.’’
Selon Combite, ‘‘86 ans après, ce comportement indigne des dirigeants politiques haïtiens n’a pas changé. Il suffit d’observer la réaction du gouvernement de facto d’Ariel Henry face à l’agression de Luis Abinader contre Haïti et notamment contre des paysans haïtiens à Ferrier, Ouanaminthe qui décident, envers et contre tout, de poursuivre la construction du canal d’irrigation. Il convient de noter que la construction de ce canal d’irrigation s’inscrit dans l’application de l’article 10 du Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage du 20 février 1929 conclu entre les deux pays et dans la dynamique de la conquête de notre souveraineté alimentaire, économique et politique.’’
En dépit de la conformité du projet avec ce traité et de sa nécessité pour la réduction de notre dépendance, écrit Combite, ‘‘le gouvernement en place n’a pas voulu, au départ, l’appuyer. Il a fallu la tenue de cette assemblée générale de l’ONU pour qu’Ariel Henry, convaincu de la détermination des paysans et de la dimension de l’élan de solidarité nationale suscité et surtout dans le souci de permettre sa rentrée dans le pays, fasse cet étonnant et incroyable revirement qui reste sans effet pratique jusqu’à présent.’’
Le combite des organisations politiques, syndicales et populaires a organisé lundi un sit-in devant l’ambassade dominicaine a Port-au-Prince pour commémorer le 86e anniversaire du massacre de 1937.