Carnage à Port-au-Prince dans l’indifférence de la police et du Bureau des Nations-Unies en Haïti

Antoinette Duclair, porte-parole de ''Matris Liberasyon''

Port-au-Prince, 30 juin 2021 –(RHInews)– Au moins trente (30) personnes ont été tuées à Port-au-Prince en moins de vingt-quatre heures par des bandits lourdement armés, dans “l’indifférence totale de la police”, selon des sources concordantes.

Pour la seule journée d’hier mardi 29 juin 2021, deux journalistes ont été criblés de balles par des hommes armés, à hauteur de la rue Acacia, à Christ-Roi, un quartier situé à l’Est de la capitale.

Il s’agit de Diego Charles de Radio Vision 2000 et de Antoinette Duclair qui travaillait jusque recemment à Radio San Fin (RSF). Elle fût également la porte-parole d’une organisation socio-politique dénommée “Matrice Libération”, dirigée par l’ex-sénateur Antonio Chéramy (Don Kato).

Le porte-parole du syndicat de la police (SPNH-17), Guerby Geffrard a été également tué par balles à la rue Dessalines (Delmas 32).

Le grand frère de l’artiste à succès Rutshelle Guillaume, Maxnold Guillaume a été lui aussi mortellement touché par des cartouches, à Port-au-Prince.

Il a rendu l’âme à l’hôpital, selon une source proche de la famille.

Rutshelle Guillaume en a fait l’annonce ce 30 juin 2021 dans un tweet, sans donner de détails sur les circonstances de la mort de son frère ainé.

A Delmas 32, un vaste bidonville situé à l’Est de la capitale, quinze (15) personnes ont été tuées par des inconnus armés qui circulaient à motocyclette, selon des riverains.

A Delmas 40 B, au moins six (6) autres personnes pour la plupart des passants ont été atteints mortellement par des projectiles d’hommes armés.

Même scénario sur la route de Frères où deux (2) autres cadavres atteints par balles ont été découverts par des habitants de la zone.

En réaction, le gouvernement de facto haïtien se dit prosterner devant la mémoire des victimes des assassinats en série qui se sont produits à Delmas 32 et à Christ-Roi, dans la nuit du mardi 29 juin 2021.

Dans ce communiqué date du 30 juin 2021, le premier ministre de facto par intérim Claude Joseph déclare “présenter ses sympathies et ses condoléances émues aux parents, amis et alliés des disparus”.

La note de préciser que “ le ministre de la justice et le Directeur par intérim de la police sont instruits par le chef du gouvernement par intérim de prendre toutes les dispositions nécessaires pour identifier les auteurs de des actes, les poursuivre et les sanctionner conformément aux lois de la République”.

Il s’agit, pour certains, de déclarations de bonnes intentions. Les assassinats en cascade du mardi 29 juin 2021 dans la capitale ont été revendiqués à l’avance par un puissant regroupement de gangs armés proches du pouvoir, selon des sources proches de l’opposition haïtienne.

Lors d’une sortie fulgurante le mercredi 23 juin 2021, le leader du groupe ‘’G-9 an Fanmi e Alye,’’ l’ex-policier Jimmy Cherizier (Barbecue) avait revendiqué les actes de pillage ciblés de certaines entreprises privées de la capitale, le 17 juin dernier.

Pour l’occasion, accompagné de ses sbires armés d’armes de guerre de tout calibre, Jimmy Cherizier qui pointait un Tavor 21 flambant neuf avec trépied (arme de guerre de fabrication Israélienne), avait promis de mettre Port-au-Prince à feu et à sang dans les jours à venir, tout en demandant à la population de commencer à piller les banques commerciales et les entreprises privées de la place y compris des super marchés.