Cap-Haïtien accueille la dernière consultation régionale pour le nouveau Système d’Alerte Précoce Multi-Aléas

CAP-HAITIEN, mardi 18 mars 2025La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) a donné le coup d’envoi, ce lundi 17 mars, à un atelier régional de consultation consacré à la mise en place du Service d’Alerte Précoce Multi-Aléas en Haïti (SAPMAH). Organisée au Centre Opérationnel d’Urgence Départemental (COUD) du Cap-Haïtien, cette rencontre stratégique rassemble les représentants des Comités Départementaux de Gestion des Risques et des Désastres(CDGRD), issus de cinq départements du Grand Nord : le Nord, le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Centre et l’Artibonite.

Dans une interview exclusive, Markenley Alceves Nelson, Directeur a.i de la Planification et du Partenariat à la DGPC, a souligné l’importance de cet atelier. « Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la structuration d’un service d’alerte précoce capable de gérer simultanément plusieurs risques, notamment les cyclones, les inondations, les submersions marines et les tempêtes tropicales », a-t-il précisé.

Selon le Directeur a.i, cette série de consultations a débuté la semaine dernière dans le Grand Sud, à Fonfrède, où quatre départements ont été mobilisés. L’étape actuelle dans le Nord vient clore cette tournée nationale. « Après ces consultations dans les trois grands pôles géographiques du pays — Ouest, Grand Sud, Grand Nord —, nous compilerons toutes les recommandations recueillies. Ces apports des acteurs locaux viendront enrichir le document de base, qui sera soumis au Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD) en vue de valider le nouveau système d’alerte précoce multi-aléas en Haïti », a-t-il expliqué.

Ce service a pour objectif d’assurer une communication rapide et accessible à tous, qu’ils disposent ou non d’un téléphone ou d’une connexion Internet, afin d’alerter les populations exposées à un danger imminent et de les guider sur les comportements à adopter. « Avec le niveau élevé de vulnérabilité en Haïti, il est impératif que chaque citoyen, où qu’il se trouve, reçoive l’information vitale à temps », a souligné M. Nelson.

Cette démarche s’appuie sur une logique systémique, intégrant les Comités départementaux de la protection civile, la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), le CONATEL, la SEMANAH, l’UHM, ainsi que des représentants des secteurs de la santé et de l’agriculture. Le projet bénéficie du soutien de la Banque mondiale à travers le PGRAC, mis en œuvre par l’UCP/MICT, et du partenariat de l’UNDRR.

« Il existe déjà un système d’alerte précoce en Haïti depuis 2006 », a rappelé Markenley Nelson. « Cependant, sous l’impulsion du nouveau Directeur général de la DGPC, nous sommes dans une dynamique de renforcement et de structuration de ce dispositif afin qu’il réponde aux nouvelles vulnérabilités accentuées ces dix dernières années par la déforestation et les constructions anarchiques. »

L’atelier du Cap-Haïtien marque donc la dernière étape de ce processus participatif. Les autorités locales, les représentants de la société civile, des universités et d’autres acteurs clés ont été mobilisés pour garantir une approche inclusive. « Ces échanges permettent de tirer profit des expériences locales en matière de gestion de catastrophes, afin de bâtir un système d’alerte précoce efficace et adapté aux réalités du pays », a conclu le Directeur de la Planification et du Partenariat à la