PORT-AU-PRINCE, vendredi 6 mai 2022- Le collectif des anciens députés de l’opposition et alliés (CADOA) estime que la situation générale du pays est suffisamment grave pour que les acteurs des différents accords se rendent à l’évidence de la nécessité d’un dépassement de soi pour résoudre la crise.
‘‘Le CADOA appelle à une prise de conscience patriotique de tous les protagonistes ( Ariel Henry et la coalition au pouvoir, signataires 11 septembre opposant au pouvoir, PEN/Montana, SOLID et Accord Unitaire) de se défaire de leur égo en vue de faciliter des assises, dans un délai ne dépassant pas 18 mai 2022, qui devrait aboutir à une solution réelle et durable de la grave crise haïtienne’’, lit-on dans mémoire de cette structure politique signataire de l’accord du 11 septembre.
Très remonté contre le gouvernement dont il s’est désolidarisé, il y a peu, le CADOA souligne que, ‘‘malgré les dispositions dudit accord, prenant en considération les revendications populaires, le Premier Ministre de facto s’en est vite écarté et a procédé, par arrêté du 24 novembre 2021 au replâtrage du Cabinet Ministériel, en lieu et place d’une gouvernance crédible et qui inspire confiance à la population.’’
Selon le CADOA, ‘‘ledit Premier Ministre de facto s’est aventuré dans une logique de népotisme en nommant dans l’administration publique, ses proches, ceux de son chef de cabinet, formant ainsi une oligarchie qui s’enrichit au détriment de la population haïtienne.’’
Le CADOA rappelle également que le 7 février 2022, le comité d’initiative de signataires de l’accord composé de plusieurs organisations politique et populaires, a dénoncé la violation de l’accord en se positionnant pour un consensus national qui reste, écrit-il, la seule voie capable de mettre fin au calvaire du peuple haïtien.
Cependant, souligne le CADOA, « le Premier Ministre de facto et son gouvernement illégitime n’ont fait que continuer avec la politique de vivre ensemble avec les gangs, de mépris total des revendications populaires, des pratiques de corruptions, de paupérisation de la population haïtienne et de violation de la loi du 10 septembre 2009 sur le salaire minimum et de vassalisation de la justice ».
Le regroupement d’anciens députés dit noter également que, ‘‘la gouvernance du Pouvoir en place sombre dans la délinquance financière, qui est un crime de pouvoir et constitue la marque de fabrique de l’ancienne administration ; Rappelons en outre que le programme d’assainissement lancé au mois de décembre 2021 n’est autre qu’un stratagème pour faciliter la corruption, donc un butin partagé entre les membres de la coalition au pouvoir.’’
Le CADOA fait état également de la guerre des gangs éclatée dans la Plaine du Cul-de-Sac depuis deux semaines, ayant causé plusieurs dizaines de morts, des milliers de déplacés sous l’œil indiffèrent de ceux qui se disent Premier Ministre et Ministres.