PORT-AU-PRINCE, samedi 21 septembre 2924- Le président kenyan William Ruto a effectué une visite samedi à Port-au-Prince, capitale d’Haïti, pour évaluer une mission de sécurité dirigée par le Kenya, au moment où le pays est confronté à une montée de la violence et de l’insécurité. Cette visite intervient un jour après qu’un expert des Nations Unies a averti de l’aggravation de la situation en Haïti.
Dans un communiqué publié samedi, un porte-parole de Ruto a déclaré que le président kenyan allait « visiter et féliciter le contingent kenyan travaillant aux côtés de leurs homologues haïtiens ». Hussein Mohamed, le porte-parole, a également précisé que Ruto rencontrerait le conseil présidentiel de transition haïtien ainsi que d’autres responsables.
La visite à Port-au-Prince a lieu environ trois mois après l’arrivée des premiers officiers kenyans en Haïti, dans le cadre d’une mission multinationale soutenue par l’ONU, visant à lutter contre l’augmentation des violences des gangs. Haïti subit depuis des années les assauts de groupes armés, souvent liés aux dirigeants politiques et économiques du pays, qui cherchent à étendre leur influence et à contrôler des territoires.
L’augmentation des attaques à la fin du mois de février a provoqué la démission du Premier ministre non élu d’Haïti, la création du conseil présidentiel de transition, ainsi que le déploiement des forces de police kenyanes. Cependant, malgré la présence de policiers kenyans et d’autres forces étrangères, l’insécurité reste omniprésente, avec environ 80 % de Port-au-Prince toujours sous le contrôle de groupes armés.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 578 000 Haïtiens avaient été déplacés à l’intérieur du pays en août, principalement en raison de la violence. Ces familles déplacées vivent dans des conditions précaires, en attendant de pouvoir retourner en toute sécurité chez elles.
Vendredi, William O’Neill, expert des droits de l’homme de l’ONU pour Haïti, a déclaré que le pays traversait une crise humanitaire grave en raison de la domination continue des groupes armés. Il a souligné que la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), soutenue par l’ONU, avait déployé moins d’un quart des forces prévues et que son mandat expirait début octobre. Il a également critiqué l’équipement et les ressources disponibles, jugés insuffisants pour faire face à la situation.
O’Neill a ajouté que la Police nationale d’Haïti manquait de capacité logistique et technique pour contrer les gangs. Il a qualifié la situation d’« agonie persistante » et a insisté sur l’urgence d’y mettre fin, affirmant qu’il s’agissait « d’une course contre la montre ».
À ce jour, l’avenir de la mission soutenue par l’ONU, dont le mandat arrive à expiration début octobre, reste incertain.