OTTAWA, samedi 13 janvier 2024– Le rapport de Human Rights watch (HRW) souligne que depuis son accession au pouvoir en 2015, le Premier ministre Justin Trudeau a entrepris des mesures significatives pour promouvoir le respect des droits humains au Canada et à l’étranger. Cependant, malgré des avancées dans certains domaines, des problèmes persistants subsistent, notamment des atteintes aux droits des peuples autochtones, des questions liées à la détention migratoire, des préoccupations environnementales et des lacunes dans la responsabilité des entreprises.
Selon le rapport, en dépit de certaines mesures prises par le gouvernement Trudeau, des problèmes persistants affectent les droits des peuples autochtones. Les forces de police des Premières Nations de l’Ontario ont déposé une plainte alléguant une discrimination liée au manque de financements pour la sécurité des communautés autochtones. De plus, le règlement réévalué de 23,4 milliards de dollars canadiens pour indemniser les victimes du système de protection de l’enfance des Premières Nations témoigne des discriminations raciales persistantes.
Les appels du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones à suspendre les activités industrielles dans la région du Cercle de Feu soulignent l’urgence de respecter le consentement, libre, préalable et éclairé des peuples autochtones. Bien que le gouvernement ait publié un plan d’action pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, des appels à une consultation plus large persistent.
Le document souligne que les décès et disparitions des femmes et des filles autochtones ont été déclarés comme une urgence nationale, conduisant à un investissement de 103 millions de dollars canadiens pour la construction d’abris et de centres de transition. Cependant, des défis subsistent dans la lutte contre cette violence persistante.
Les conditions de détention migratoire, y compris la mise en menottes de personnes handicapées et de demandeurs d’asile, suscitent des préoccupations. L’Agence des services frontaliers du Canada demeure sans supervision civile indépendante, et des violations des droits humains persistent dans le contexte de la détention migratoire.
Selon HRW, les actions insuffisantes du Canada pour assurer un contrôle sur les sociétés extractives canadiennes opérant à l’étranger sont soulignées. Les enquêtes contre des entreprises soupçonnées d’avoir recouru au travail forcé en Chine sont en cours, mais des préoccupations subsistent quant à l’accès à la justice et à la protection des défenseurs des droits humains.
Les défis liés au rapatriement de Canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie, en particulier ceux soupçonnés de liens avec l’EI, persistent malgré des rapatriements antérieurs. Des décisions judiciaires et des appels à la Cour suprême reflètent la complexité de la question.
Sur le plan climatique, le rapport indique que le Canada, en tant que l’un des principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, continue de contribuer à la crise climatique. Les politiques en matière de changement climatique n’ont pas réussi à protéger adéquatement les droits des peuples autochtones, et des catastrophes telles que les incendies de forêt et les vagues de chaleur ont eu des conséquences graves.
Les recommandations des Rapporteurs spéciaux des Nations Unies mettent en évidence les lacunes persistantes dans la lutte contre le racisme, la désinformation, et les crises internationales. Les sanctions imposées par le Canada dans des contextes tels que la Syrie, la Russie, et Haïti soulignent son engagement à défendre les droits humains à l’échelle mondiale.
Le bilan des droits humains au Canada en 2023 illustre à la fois des progrès significatifs et des défis persistants. Le gouvernement Trudeau doit continuer à prendre des mesures pour résoudre ces problèmes et garantir le respect des droits humains pour tous les Canadiens.