WASHINGTON, mardi 18 juin 2024– Le Président Joe Biden a annoncé ce mardi un vaste programme d’immigration qui offrira un statut légal et un chemin simplifié vers la résidence et la citoyenneté américaines à environ un demi-million d’immigrants non autorisés mariés à des citoyens américains.
Cette politique du Département de la Sécurité intérieure, connue sous le nom de “Parole in Place”, permettra à ces immigrants de demander des permis de travail et des protections contre l’expulsion s’ils ont vécu aux États-Unis pendant au moins dix ans et répondent à d’autres critères. Le programme exige également que les conjoints non autorisés soumettent les documents nécessaires et passent une vérification des antécédents criminels, et ne s’applique pas aux futurs migrants. Le président a indiqué que les mesures annoncées entreront en vigueur “plus tard cet été”.
“Je suis ici aujourd’hui pour annoncer une solution de bon sens pour simplifier le processus d’obtention d’un statut légal pour les immigrants mariés à des citoyens américains qui vivent ici depuis longtemps”, a déclaré le président depuis la Maison-Blanche. “Pour ces épouses ou époux et leurs enfants qui ont vécu en Amérique pendant une décennie ou plus mais sont sans-papiers, cette action leur permettra de soumettre les documents pour obtenir un statut légal aux États-Unis.”
Les responsables de l’administration estiment qu’environ 500 000 immigrants non autorisés ayant des conjoints citoyens américains seront éligibles pour le programme “Parole in Place”. Les candidats doivent être légalement mariés à leur conjoint américain avant le 17 juin. Ceux qui représentent une menace pour la sécurité nationale ou la sécurité publique ne seront pas admissibles.
Le Département de la Sécurité intérieure a déclaré que les conjoints qui bénéficieront du programme sont en moyenne présents dans le pays depuis 23 ans.
L’annonce du président a eu lieu lors d’un événement marquant le 12ème anniversaire du programme Deferred Action for Childhood Arrivals, ou DACA. Mis en œuvre par le Président Barack Obama, le DACA offrait des protections contre l’expulsion pour des centaines de milliers de mineurs amenés aux États-Unis en tant qu’enfants, connus sous le nom de “Dreamers”. Un juge fédéral au Texas a déclaré l’année dernière que le programme DACA est illégal, empêchant l’acceptation de nouvelles demandes.
Le nouveau programme de M. Biden devrait ouvrir la voie à la résidence permanente — connue sous le nom de carte verte — et, finalement, à la citoyenneté américaine pour de nombreux bénéficiaires. Si la politique est maintenue par la justice, elle deviendra le plus grand programme gouvernemental pour protéger les migrants sans papiers depuis le DACA.
Un immigrant marié à un citoyen américain est généralement éligible pour une carte verte. Mais la loi fédérale actuelle exige que les immigrants entrés illégalement aux États-Unis quittent le pays et rentrent légalement pour être éligibles à une carte verte. Quitter les États-Unis après avoir vécu illégalement dans le pays pendant certaines périodes peut entraîner une interdiction de retour de 10 ans, ce qui dissuade de nombreuses familles en situation mixte de poursuivre ce processus.
La politique de l’administration Biden permettrait aux immigrants éligibles d’obtenir une carte verte sans avoir à quitter les États-Unis. Après cinq ans de vie aux États-Unis en tant que titulaire de carte verte, les immigrants peuvent demander la citoyenneté américaine.
Le président a critiqué son prédécesseur et adversaire de 2024, insistant sur le fait que les États-Unis peuvent à la fois sécuriser la frontière et offrir des voies vers la citoyenneté.
“La Statue de la Liberté n’est pas une relique de l’histoire américaine,” a déclaré M. Biden. “Elle représente encore ce que nous sommes. Mais je refuse de croire que pour continuer à être l’Amérique qui embrasse l’immigration, nous devons renoncer à sécuriser notre frontière. Ce sont des faux choix. Nous pouvons à la fois sécuriser la frontière et offrir des voies légales vers la citoyenneté. Nous devons reconnaître que la patience et la bonne volonté du peuple américain sont mises à l’épreuve par leurs peurs à la frontière. Ils ne comprennent pas beaucoup de choses. Ce sont les peurs sur lesquelles mon prédécesseur essaie de jouer.”