Bernard Sainvil n’accorde pas de prorogation de délai à Garry Orélien pour poursuivre l’instruction du dossier l’assassinat de Jovenel Moïse

Me Bernard Sainvil, doyen du tribunal de premiere instance de Port-au-Prince

Port-au-Prince, mardi 18 janvier 2022- Le doyen du tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince, Me Bernard Sainvil a confirmé mardi qu’il n’a pas fait droit à la requête du magistrat Garry Orélien qui avait sollicité une prorogation de délai afin de poursuivre l’instruction du dossier de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.

Le juge instructeur avait trois mois pour conclure son enquête. Me Garry Orélien qui a reçu le dossier depuis le mois d’août 2021, a déjà excédé ce délai, selon ce qu’a souligne Me Bernard Sainvil.

Dans une correspondance au magistrat Orélien en date du 12 janvier 2022, le doyen a expliqué pourquoi il lui est impossible d’accorder de prorogation au juge.

‘‘Le doyen, conformément aux dispositions de l’article 97 du décret du 22 août 1995 relatif a l’organisation judiciaire, dit qu’il ne peut pas faire droit a la demande de prorogation de délai produite par le magistrat instructeur Garry Orélien ; ordonne en conséquence que la présente ordonnance lui soit communiqué pour être fait par lui ce que de droit,’’ lit-on dans la correspondance de Me Sainvil.

Bernard Sainvil a déclaré ‘‘constater qu’une prorogation de délai ne permettra pas au magistrat instructeur de respecter le délai raisonnable fixé par les lois et les instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par Haïti.’’

Me. Garry Orélien fait l’objet de graves accusations de corruption. Il est notamment accusé par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) de s’être servi du dossier de l’instruction de l’assassinat de Jovenel Moïse pour rançonner certains suspects dans le meurtre de l’ancien président Jovenel Moïse.

Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, le juge aurait réclamé jusqu’à cinquante mille (50,000) dollars américains de certains suspects auditionnés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse afin de les libérer.

Le défenseur des droits de l’homme a affirmé qu’au moins, un des policiers arrêtés respectivement le 15 juillet et le 24 septembre 2021 dans le cadre de l’instruction puis libérés le 3 janvier 2022, a dû verser une rançon de vingt-cinq mille (25.000) dollars américains au magistrat instructeur et à son greffier Elysée Cadet.