Au moins dix-neuf personnes tuées lors d’un carnage perpétré par le gang ‘’Krache Dife/G-9’’le 30 juin à Delmas et à Port-au-Prince, selon le RNDDH

Antoinette Duclaire ''Netty'' et Diego Charles, tues le 29 juin 2021 a Port-au-Prince

Port-au-Prince, vendredi 2 juillet 2021– Selon un rapport partiel du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), ce sont au moins dix-neuf (19) personnes qui ont été tuées et une autre blessée par balles dans des trois quartiers de Delmas et de Port-au-Prince, dans la nuit du 30 juin 2021.

Rapportant des témoignages de riverains, le RNDDH souligne qu’au moins quinze (15) morts dont quatorze (14) sur le coup et un (1) autre, à l’hôpital, ont été recensés à Delmas 32, en marge d’une attaque d’individus lourdement armés, circulant à moto. L’incident s’est produit vers 22 heures 40, à la rue Dessalines, à Delmas 32, précise le document du RNDDH.

A l’Avenue N prolongée, entre 21 : 30 et 22 :00, une (1) personne a été tuée par balle.

A la Rue Acacia, Christ Roi, trois (3) personnes ont été assassinées par balle, souligne le rapport.

Selon le document, Diego CHARLES, journaliste de Radio Vision 2000 et du journal en ligne ‘’LaRepiblik,’’ a reçu deux (2) balles dont l’une au flanc droit et l’autre, à l’avant-bras droit. Il se trouvait devant la barrière de sa maison, à la rue Acacia, zone Christ-Roi.

Quant à Marie Antoinette DUCLAIRE, journaliste du journal en ligne ‘’LaRepiblik’’, militante politique, elle a reçu sept (7) balles dont une (1) à la tempe gauche, une (1) à la joue gauche, une (1) au bras gauche, deux (2) au sein gauche et deux (2) autres balles au bras droit. Elle se trouvait au volant de sa voiture, devant la barrière de la maison de Diego CHARLES, selon les précisions du RNDDH.

Contrairement aux déclarations de Léon Charles, certains résidents de Delmas 32 rencontrés autour de ces événements sanglants, ont confiés au RNDDH que les individus qui sont impliqués dans l’organisation et la perpétration de ces attaques font partie de la Base ‘’Krache Dife,’’ dirigée par Wilson Pierre connu encore sous le nom de James Alexander alias Ti Sonson et Jean Manillo VIAU alias Manino ou Manillo.

‘’Au lendemain de cette nuit sombre à Port-au-Prince et à Delmas, écrit le RNDDH, le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) s’est empressé d’affirmer, par le biais du directeur général a.i. de la PNH Léon CHARLES, que le carnage enregistré à Delmas 32 dans la nuit du 29 au 30 juin 2021 a été perpétré par des membres du Fantom 509 et par des partisans du policier syndicaliste Guerby GEFFRARD, délégué du SPNH-17, lui-même assassiné à Delmas 32 dans l’après-midi du même jour.’’

Le RNDDH tient souligne que dans la nuit du 29 au 30 juin 2021, trois (3) événements sanglants différents se sont produits dans trois (3) zones différentes, à des moments différents soit à Delmas 32, à Christ-Roi et à l’Avenue N.

‘’Il s’agit cependant de crimes perpétrés par des individus lourdement armés dont certains ont été identifiés par des riverains de Delmas 32 comme faisant partie de la Base ‘’Krache Dife,’’ un des gangs influents du G-9 an Fanmi e Alye,’’ selon l’organisme de défense des droits humains.

Le RNDDH dit condamner les déclarations hâtives et irresponsables, aux conséquences imprévisibles du directeur général a.i. de la PNH Léon Charles car, indexer un secteur dans la perpétration de plusieurs crimes ne peut se faire avec autant de nonchalance. En ce sens, le RNDDH rappelle à l’attention de ce dernier que c’est pour éviter des dérives du genre, que le Législateur avait bien pris soin de séparer les rôles des institutions policières et judiciaires, dans le traitement des actes délictueux et criminels.

‘’De plus, poursuit le RNDDH, ces déclarations laissent croire que le carnage de Delmas 32 avait été bien planifié par les bandits armés et que le haut commandement de la PNH avait été mis au courant. En effet, selon le CSPN, c’est pour venger le policier syndicaliste Guerby Geffrard qu’une expédition punitive a été menée par des partisans du SPNH-17, membres du Fantom 509.

Le RNDDH rappelle que de 2018 à nos jours, au moins cinq (5) journalistes ont été assassinés. Il s’agit de :

Vladimir LEGAGNEUR, 14 mars 2018, Rospide Petion, 11 juin 2019, Néhémie Joseph, 10 octobre 2019, Diego Charles, 29 juin 2021 et Marie Antoinette Duclaire, 29 juin 2021.

‘’A date, souligne le RNDDH, aucun des dossiers des trois (3) premières victimes, n’a abouti à un jugement car, l’institution judiciaire totalement effacée, ne travaille que deux (2) à quatre (4) mois par an, depuis 2018.’’

Il ne fait donc aucun doute, un climat de terreur est instauré dans le pays avec la complicité des autorités étatiques et les droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique des citoyens, sont constamment violés, selon l’organisation dont le staff, particulièrement le directeur exécutif est ouvertement menacé par le chef du G-9 an Fanmi e Alye, Jimmy Cherizier ‘’Barbecue.’’

CP – Nuit sombre à Port-au-Prince et à Delmas – 29-30062021-01072021