PORT-AU-PRINCE, jeudi 3 août 2023- Le centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), informe que quatre-vingt-trois (83) cas de kidnapping ont été recensés pour le mois de juillet 2023 par sa Cellule d’observation de la criminalité (COC), dont 23 au Bas-Artibonite ( au moins deux rapts collectifs).
“Au moins 51 ressortissants étrangers de quatre pays ont été enlevés de janvier à date”, souligne le document.
Selon CARDH, “la violence instaurée par le gang de Vitelhomme Innocent à Tabarre a provoqué le déplacement de 400 familles, totalisant 2000 déplacés internes, dont 229 enfants ( de 0 à 17 ans).”
CARDH affirme que “cette situation laisse présager une augmentation de la violence et des autres modes opératoires des gangs pour le troisième trimestre. D’autant que le déploiement de la force internationale en Haïti, conditionné au vote affirmatif du Conseil de sécurité et à d’autres paramètres financiers, logistiques etc., prendra un peu de temps par rapport à l’urgence de la population. Au-delà des promesses, il faut donc donner des moyens d’interventions concrets et adaptés à la police pour consolider ses acquis et garantir une protection minimale pour les citoyens.”
Cette organisation qui plaide toujours en faveur du déploiement d’une force internationale en Haïti indique que l”e mandat de la force internationale devra se focaliser sur le renforcement effectif de la police (matériels/équipements, formations d’unités adaptées, technologies de pointe, armes, construction de prisons et de commissariats standards…), afin qu’elle soit en mesure d’assurer la protection des citoyens et des biens après le départ de ladite force. La protection de la population doit être clairement définie dans le mandat, tenant compte des expériences du passé.”
“En ce sens, les organisations de droits humains ont un rôle à jouer, souligne Card.”
Selon CARDH, “La force internationale aidera à créer les conditions sécuritaires afin de rétablir les institutions démocratiques par l’organisation d’élections. C’est donc aux haïtiens de résoudre les problèmes structurelles de l’insécurité, ce qui impliquera un changement de paradigme au niveau de la vie publique, politique et de la société civile.”
Samedi dernier, le ministre kényan des affaires étrangères, Alfred Mutua, a déclaré que son pays était prêt à diriger une force multinationale en Haïti.
Cette annonce a été saluée par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui a souhaité que toutes les parties prenantes de la crise haïtienne travaillent à la conclusion d’un plus large consensus inclusif.