LIANCOURT, vendredi 3 août 2023– La Fondasyon Je Klere (FJKL) dénonce ‘‘une vague de terreur qui s’abat sur le bas Artibonite pendant le mois de juillet 2023 dans l’indifférence des autorités étatiques.’’
Selon l’organisation, au moins (29) vingt-neuf personnes sont exécutées sommairement dans le bas Artibonite en moins d’un mois, une dizaine de personnes kidnappées, plusieurs femmes sont violées et plusieurs dizaines de maisons pillées et/ou incendiées.
La FJKL déclare que les atrocités commises par les gangs “Gran Grif” et ” kokorat sans Ras” sur la population dans la région sont choquantes et révoltantes.
Selon un communiqué de l’organisation, ‘‘les cris de détresse, les appels d’urgence au secours de la population n’ont pas atteint les membres du gouvernement d’Ariel Henry ni les agents des forces de l’Ordre. La population, abandonnée à son sort, est aux abois.’’
La FJKL souligne que ‘‘le Bas-Artibonite est devenu un véritable champ de bataille, avec des attaques répétées contre la population. Outre le gang “Gran Grif”, d’autres groupes, tels que “Chandelle”, ont pris les armes pour se défendre et défendre leur communauté. Cette situation reflète l’échec de l’État à protéger ses citoyens et à rétablir l’ordre public.’’
Selon la FJK, ‘‘la terreur semée par les bandits a paralysé la vie dans la région du Bas Artibonite. Les entreprises locales ont été contraintes de fermer leurs portes. La population, vivant dans une anxiété permanente, craint pour sa sécurité et sa vie quotidienne. Même une station de radio locale, Radio Antarctique 96.1 FM, n’a pas été épargnée, ayant été la cible d’un incendie criminel perpétré par les malfaiteurs.’’
Le communiqué de la FJKL précise que ‘‘plus de 70% de la population de Liancourt ont dû abandonner leur résidence pour se réfugier dans d’autres communes avoisinantes augmentant par ainsi le nombre déjà considérable des déplacées-es internes à travers le pays qui ne bénéficient d’aucun support du gouvernement. Le Premier ministre Ariel Henry et son Gouvernement n’ont annoncé aucun plan de protection pour les déplacés, aucun plan de relogement, ni aucune mesure de sécurité pour tenir les gangs au respect et faciliter le retour des déplacés dans leurs zones d’habitation.’’
« Les riverains ont rapporté que les commerçants qui veulent traverser la ville de Liancourt avec leurs marchandises doivent payer entre 500 à 1000 dollars américains aux policiers pour qu’un char blindé de la Police Nationale d’Haïti facilite la traversée », souligne la FJKL.
Elle estime ‘‘qu’il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités et agissent pour mettre fin à cette situation de terreur qui prévaut au niveau du Bas-Artibonite et à travers tout le pays. Les solutions existent, mais elles nécessitent une volonté politique forte et une action concertée pour rétablir l’ordre et la sécurité pour tous’’, soutient la FJKL.
L’organisation fait remarquer que l’État a l’impérieuse obligation de protéger le droit à la vie, de garantir et de protéger les libertés publiques. Ces droits ne sont pas garantis en Haïti depuis plus de deux ans. Et la situation tend à s’empirer.
Selon elle ‘‘la multiplication des voyages à l’étranger, des réunions, des colloques, des négociations n’a servi à rien. Le moment est venu de faire un bilan et de penser au sacrifice nécessaire pour sauver le pays. La reconnaissance de ses limites, tirer la révérence quand on n’y peut rien sont des actes de grandeur, faut-il le rappeler.’’