Au moins 204 présumés bandits et proches de gangs exécutés en deux mois en Haïti dans le cadre du mouvement ‘‘Bwa Kale’’,-CARDH…

Jimmy Cherizier ''Barbecue'' chef du gang g-9, Lanmo San Jou, chef du 400 Mawozo, Izo, cheg du gang 5 seconde de Village de Dieu et Vitelhomme Innocent, chef du gang Kaze barye de Torcel...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 25 juin 2023– Selon le centre d’analyse et de recherches en droit de l’homme (CARDH), du 24 avril au 24 juin 2023, au moins 204 présumés bandits et proches de gangs ont été exécutés dans le cadre du mouvement « Bwa Kale ».

Les cas recensés sont repartis sur huit départements du pays sur 10 :  Ouest : 155, soit 77.45 % ; Artibonite : 24, soit 11. 76 % ; Grand ’Anse : 12, soit 5. 88 % ; Centre : 5, soit 2.45 % ; Nord Est : 2, soit 0.98 % ; Nord :  1, soit 0.49 % ; Sud : 1, soit 0.49 % ; Sud Est : 1, soit 0.49 %.

Courtoisie CARDH: Graphique des cas recensés…

Dans un précédent rapport, ‘‘CARDH avait observé un important ralentissement de toutes les formes de manifestations du mode opératoire des gangs, particulièrement le kidnapping et les tueries.’’

L’organisation a une nouvelle fois plaidé en faveur d’un encadrement du mouvement ‘‘Bwa Kale’’ afin de contenir les éventuelles dérives.

Selon les observations du CARDH, ‘‘dans certains cas, le mouvement « Bwa Kale » aurait été utilisé à des fins revanchardes. S’alliant à des policiers et d’autres inconnus, des gens auraient utilisé ce mouvement pour régler des comptes avec des tiers par rapport à des conflits antérieurs de nature diverse.’’

L’organisation note également que ‘‘des personnes et familles auraient été exécutées et portées disparues parce qu’elles avaient des liens parentaux avec des présumés membres de gangs ou parce ces derniers auraient utilisé leur espace (restaurant, club…). Dans certains cas, poursuit CARDH, des policiers semblent être complices ou passifs. Cette observation est une conséquence directe de la première.’’

CARDH souligne également que des familles ont dû fuir leurs maisons et vivent dans la clandestinité par peur d’être victimes, ce qui complique davantage leur situation.

Selon CARDH, ‘‘sous prétexte du « Bwa Kale », certains biens, particulièrement des maisons, ont été détruits. Fondamentalement, la raison serait des règlements de compte.’’

‘‘Des familles vivent la peur au ventre. En conséquence, leurs droits d’expression, de circuler et autres sont bannis, soutiennent l’organisation qui alerte l’opinion publique sur cette réalité ‘‘très inquiétante.’’

CARDH recommande à l’inspection et la direction générales de la police d’enquêter sur certains commissariats et sous-commissariats ;  encourage les parents des victimes à alerter l’opinion sur leurs situations et à porter plainte et réaffirme l’obligation des autorités d’encadrer le mouvement « Bwa Kale » en vue d’une sécurité durable, respectant les principes de l’État de droit, et d’éviter que la justice expéditive remplace la justice (la tendance observée est que la première tend à pallier les carences de la seconde).’’