Assassinat/Jean Rosner Glezil : L’OPC le qualifie d’agissements barbares et interpelle le Haut Commandement de la PNH

Renan Hédouville, Protecteur du Citoyen

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 19 octobre 2020- (RHInews)- Jean Rosner Glezil, c’est ce policier de l’Unité Sécurité Générale du Palais National (USGPN) qui a été sommairement exécuté dans la soirée du 14 au 15 octobre 2020, à l’Hôtel Révélation, lors d’une descente des lieux d’une escouade d’agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).

Selon la version du porte-parole de la police nationale, Michel-Ange Louis-Jeune, la victime qui se trouvait dans une chambre d’hôtel avec sa compagne revenue de l’étranger ne s’était pas identifiée, lors d’une opération pour capturer un présumé bandit notoire.

Pourtant la version de l’Office de la Protection du citoyen (OPC) diffère nettement de celle de la police nationale.

Retraçant le film des événements, l’OPC a précisé que des policiers de la DCPJ avaient pénétré par effraction dans l’enceinte de l’Hôtel Révélation, sous prétexte qu’ils étaient à la recherche d’un chef de gang, (Ti Junior de la Saline/NDLR). ‘’Ils ont terrorisé pendant plusieurs heures les employés qui s’y trouvaient, menotté les agents de sécurité de l’hôtel, avant d’exécuter froidement le policier Jean Rosner Glezil qui a pris le soin de s’identifier au moment de l’action, a souligné l’OPC.’’

Toujours selon la version de l’OPC, les agents de la DCPJ ont emporté avec eux le serveur du système de surveillance de l’hôtel pour éliminer toutes preuves susceptibles.

Dans une note datée du 18 octobre 2020, le Protecteur du Citoyen, Me. Renan HédouvilLe dit condamner les explications mensongères du porte-parole de la police nationale, le commissaire Michel-Ange Louis-Jeune faisant croire que le policier Jean Rosner Glezil ne s’était pas identifié. Ce qui laisserait croire que les ‘’policiers assassins’’ de la DCPJ étaient en légitime défense.

L’OPC dit exprimer son inquiétude et sa vive préoccupation face au comportement des responsables du Haut commandement de l’institution policière qui banalisent le droit à la vie et encouragent, par leur inaction, le refus de sanctionner les exactions des membres de la PNH contre la population.

“Que peuvent espérer de simples citoyens et citoyennes en matière de sécurité et de protection quand le Haut commandement, à travers son porte-parole, minimise une exécution sommaire sur l’un de ses membres”, s’interroge Me. Renan Hédouville, faisant état également de l’assassinat le 2 octobre 2020 de l’étudiant Gregory Saint-Hilaire dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure et de la tentative d’assassinat, le 15 octobre 2020 de Me. Caleb Jean-Baptiste par un policier répondant au nom de Bleck.

Par ailleurs, au soir du 17 octobre, une policière de la 19e promotion a été abattue de plusieurs balles à Pétion-Ville par des individus armés qui ont vite fait de prendre la fuite avec l’arme à feu de la victime.

La policière en question répondait au nom de Mikerlange François. Elle était affectée à la Brigade Motorisée (BIM).

Dans une interview à RHInews, Pierre Espérance du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), avait dénoncé le 18 octobre ce qu’il appelle l’indifférence et l’inaction des autorités en place face à la recrudescence des actes d’insécurité et de violence en cours dans le pays.

Il a surtout dénoncé la complicité de certaines autorités politiques dans l’intensification des actes criminels dans le pays avec notamment l’implication du groupe G-9 et Alliés de Jimmy Cherizier.

M. Espérance s’est dit étonné de constater qu’aucune enquête n’a été annoncée pour faire le jour sur l’assassinat du policier Jean Rosner Glezil.