Port-au-Prince, vendredi 27 août 2021- Un (1) an s’est déjà écoulé depuis que le bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval a été assassiné dans la soirée du 28 août 2020, chez lui, a Pèlerin 5, non loin de la résidence de l’ancien président Jovenel Moïse, lui-même assassine aussi depuis plus d’un mois.
Dans un communiqué de presse, la ‘‘Fondasyon Je Klere’’ (FJKL) note que la justice n’a toujours pas fait le jour sur ce crime odieux qui a bouleversé le pays tout en entier, le monde de la basoche et la communauté universitaire en particulier.’’
Les demandes tant au niveau national qu’international auprès de l’Exécutif pour rechercher une expertise internationale dans le but de faciliter l’enquête ont reçu un refus catégorique du gouvernement de Jovenel Moïse.
‘‘Il est quand même curieux, écrit la FJKL, que ce soit le même pouvoir PHTK qui sollicite aujourd’hui des Nations-Unies ce qu’il avait refusé à ceux et celles qui réclament justice pour le bâtonnier Dorval. Le dossier n’est pas plus avancé aujourd’hui qu’au moment de quitter la DCPJ.’’
L’organisme des droits humains note qu’a date, seulement huit (8) suspects sont écroués dans l’affaire Dorval contre quarante-quatre (44) dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse.
La FJKL dit noter également que les personnes visées par ordonnance du Magistrat instructeur en date du 24 mai 2021 pour être citées à comparaitre telles l’ex-première dame Martine Moïse, l’ex-président du Sénat de la République Carl Murat Cantave, l’ex-Premier Ministre Joseph Jouthe, l’ex-conseiller spécial du président de la République Guichard Doré, Me. Reynold Georges et Me. Guerby Blaise n’ont pu répondre aux questions du Magistrat instructeur en raison de la négligence du Commissaire du Gouvernent près le Parquet de la capitale qui, pourtant, se montre tellement zélé aujourd’hui dans le dossier de Jovenel Moïse.
La FJKL estime troublant le fait par le Directeur Général intérimaire de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles, de désarmer les agents de sécurité rapprochés du Magistrat instructeur et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) de lui enlever son véhicule de fonction, ce poussant le Magistrat et tous les membres de sa famille à quitter le pays sans aucune certitude sur la date de son retour au bercail.
‘‘Ceci contraste avec les moyens démesurés mis en œuvre aujourd’hui pour le dossier de Jovenel Moïse,’’ souligne la FJKL.
Pour cette organisation de défense des droits humains, la multiplication des actes de la part des agents de l’exécutif pour entraver la bonne marche de l’instruction comme une volonté manifeste de l’équipe au pouvoir pour faire obstruction à la justice et priver le peuple haïtien du droit à la vérité sur ce qui s’est passé le 28 août 2020 à Pèlerin 5.
Elle demande au pouvoir en place de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la reprise de l’enquête avec toutes les garanties de réussite et tout le support de la coopération internationale nécessaire à l’aboutissement de l’enquête.
Me Monferrier Dorval, ex-bâtonnier de Port-au-Prince, a été assassiné le 28 août 2020. Dans le cadre de l’enquête préliminaire de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), huit suspects ont été arrêtés.
Il s’agit de Modelet Sénégeau, alias Abidy, Mackender Fils-Aimé, Dunès Vilpique, alias Jah, Markenson Charles, alias Cobra, Gerson Laurent, alias Ti Luc ou Louko, Richelet Augustin, Valery Dort et Johnny Toussaint.
Un (1) an après ce crime, les auteurs intellectuels n’ont toujours pas été identifiés. L’instruction de l’affaire est à l’arrêt.